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LE PAGE DU BARON DES ADRETS. 427 lui auront permis de s'occuper de nous, il va mettre des gens en campagne et nous chercher avec l'énergie que vous lui connaissez. — Sa colère est sans pitié, dit Blancon. Qu'il vous trouve, et je ne réponds pas de vos têtes. Et cependant vous avez adouci son caractère, belle dame, et jamais nous ne l'avions vu si calme et si humain que depuis l'époque où dans sa maladie, vous l'aviez entouré de tant de tendresse et de soins. Votre amour le sauvait, la crainte des huguenots le perd. Auprès de vous, il était adminis- trateur impartial et habile, l'approche deMontbrun le fait redevenir soldat cruel. Il vous aime et vous le fuyez; sa vengeance, ne connaîtra pas de bornes ; malheur à vous et malheur à ceux qui vous aideront dans votre dange- reux projet. Voilà pourquoi je me lévoue. Comptez sur moi, je suis tout à vous. Je ne puis vous accompagner à travers la ville; ma présence dévoilerait votre secret. Vous rendre même ensemble au lieu où vous devez vous réfugier ne me semble pas prudent. Vous êtes sorties trois de Pierre-Scize, vous ne pouvez rester ainsi grou- pées, vous devez vous disperser. Vous, Marianne, la mieux déguisée et la mieux faite au péril, rendez-vous seule chez Louise Labbé, à l'entrée du Bourg-Chanin ; vous deux, que je surveillerai de loin, courez tout près d'ici chez Clémence de Bourges, non loin du couvent des Cordeîiers. Entre femmes on se soutient; on ne vous refusera pas l'hospitalité. Moi je vais m'assurer d'un batelier sûr et prudent, et celte nuit vous sortirez de la ville pour vous rendre à Montluel. Une fois sur les terres de Savoie, vous serez en sûreté. Marianne, émue et palpitante, remercia le jeune