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412 LYONNOISIANA. Pendant la Révolution il vendit tous ses immeubles pour faire un commerce de soieries qui ne réussit pas. Le 5 novembre 1818, Mme de Fizicat la mère, que je trouve qualifiée de baronne, arriva de Paris pour accomplir un vœu qu'elle avait fait a Notre-Dame de Fourvières. Après avoir terminé ses exercices pieux, elle alla passer deux jours a Saint-Genis, pour retourner finir sa vie a Paris, où elle voyait familièrement les duchesses d'Orléans et de Bourbon et les gens du plus haut parage, auxquels elle devait paraî- tre extraordinaire par sa coiffure et sa mise antique. Confondant un peu la superstition avec la piété, elle avouait croire à un génie particulier indépendant de son ange gar- dien qui l'accompagnait et dictait toutes ses démarches, et elle portait au cou une médaille chargée d'hyérogliphes pour assurer ses succès et la garantir de tous pièges. Mystique comme Mme deKrudener, mais non prédicante, elle inspiraitle dessin de la voir. Elle avait toujours sur elle la copie des let- tres qu'elle avait adressées au pape,, les réponses en ori- ginal qu'elle en avait reçues et une médaille qu'il lui avait en- voyée, frappée d'un côté en honneur de la restitution des Etats du Saint-Siège, et de l'autre, avec le portrait du Saint- Père, en dédommagement, d'après le bref, de ce que selon la loi qu'il s'était prescrite, il se trouvait obligé de lui re- fuser une décoration d'ordre romain qu'il ne pouvait accor- der aux femmes. En 1810, Mme de Fizicat (MIte de Chazaux) était allée à la Martinique, munie de passe-ports anglais, pour réclamer ses propriétés, son mari n'ayant pu l'accompagner revint à Saint-Genis achever de morceler son superbe clos. (Notes de M. Dugas de Bois-Saint-Just). Notre compatriote a laissé beaucoup d'autres notes manuscrites sur l'his- toire de Lyon, Mais elles sont tellement embrouillées, et elles paraîtraient tellement singulières, pour ne pas dire déraisonnables, à l'époque où nous vivons, que nous renonçons pour le moment à les publier.