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LYONJVOISUNA. 307 sept heures du matin jusqu'à cinq heures de l'après midi, à subir toute l'intempérie de la saison pour ne rien voir. Le peuple jette feu et flamme, murmure, menace d'une sédi- tion. Dans la bonne compagnie, les incrédules triomphent ; l'autre moitié, composée de gens sensés, raisonnables et instruits, gémissent et plaignent sincèrement Thomme de gé- nie que nous possédons, qui, s'il avait été seul à diriger sa superbe invention, aurait réussi et se serait couvert d'une nouvelle gloire. Cependant il faut rendre justice à tous nos physiciens, en y comprenant même le Parisien. lisse donnent une peine du diable, travaillent tous comme des galériens, surtout ce dernier qui est d'une activité sans égale. Mais ils ont mis beaucoup trop de lenteur dans leurs opérations ; il n'y avait pas d'ensemble ; pendant une semaine ils ont eu un temps aussi beau qu'on pouvait le désirer. La veille du nouveau jour assigné pour le grand départ, le ballon fut magnifique. L'imagination ne peut se figurer un spectacle aussi imposant. Quel coup-d'œil de voir une masse de cent pieds de diamè- tre enflée. Les 6 voyageurs placés dans leurs galeries; les flammes qu'on voyait s'élever de 25 pieds de haut, 64 per- sonnes travailleurs de bonne volonté qui avaient toutes les pei- nes du monde à le retenir. Il était malheureusement trop tard, car c'était là véritablement le cas de partir ; le temps mena- çait effectivement. Onn'eut pas plutôt éteint ie feu, que la pluie, ia neige, le grésil survinrent avec violence. Le lendemain la toile et le papier étaient abîmés. On a séché le ballon et on a voulu l'enfler, le feu s'y est mis et a brûlé entièrement la calotte. On l'a reconstruite dans la nuit. Demain nouvel essai. On en désespère. Tandis que nos constructeurs sont attérés, les plaisan- teries, les bons mots, les calembours foisonnent dans les conversations, tout cela dirigé surtout contre l'intendant et l'intendante qui se sont couverts de ridicule, Le ballon aété