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                       ItS   FEWIXANS DE LYON.                         38b
 Barrière prit possession de l'abbaye, en 1865, et pendant onze
 ans il en fut abbé eommendataire ; mais, en 1873, il résigna sa
 commende, il entra dans l'ordre comme simple religieux, et prit
 la résolution de réformer le monastère (1). Il fut alors abandonné
 de tous ses collègues, et même il y en eut plusieurs qui attentè-
 rent à sa vie. Pendant quatre ans, il resta sans imitateurs, et ne
 vécut que de fleurs de genêt et d'herbes sauvages ou de quel-
 ques fruits sans pain ni vin. Cette existence parut si étrange qu'il
 fut déféré au chapitre général de Cîteaux comme un innovateur
 qui troublait la tranquillité de l'abbaye. Cependant son exemple
 gagna quelques religieux, et, en 1877, un grand nombre s'étaient
réunis à lui.
    Dom Jean de la Barrière, outre l'usage des haires, des disci-
plines et autres mortifications, avait encore établi les règles sui-
vantes : Les religieux devaient marcher nu-pieds, sans sanda-
les , avoir toujours la tète nue, et dormir entièrement vêtus sur
le plancher. Plusieurs de ces réformés ne buvaient que dans des
crânes de morts en forme de tasses. Ils ne voulaient manger ni
Å“ufs, ni poissons, ni beurre, ni huile, ni sel, se contentant d'un
potage aux herbes cuites seulement à l'eau, auxquelles on ajou-
tait du pain d'orge pétri avec le son, et ce pain était si noir que
les animaux refusaient d'en manger. Pour ne pas rester dans
l'oisiveté, les Feuillans s'occupaient à préparer de la laine, pro-
pre à la fabrication du drap. Les cisterciens, refusant de se sou-
mettre à la sévérité de ces règlements, suscitèrent des obstacles
à Jean de la Barrière, qui obtint cependant de Sixte V, en 1587,
l'approbation de sa réforme. Le pape ayant demandé quelques-
uns de ces moines austères, La Barrière en envoya à Rome, et on
leur accorda, pour premier établissement, une petite église de
l'ordre de Cîteaux, sous le vocable de San Vito. Ils furent ensuite

« Maria Foliense, detta cosi per essere l'imagine sua dipinta tra le frondi
« d'un arbore. »
   (1) La commende était une institution très-abusive, qui, permettait
d'être abbé nominal d'une abbaye et de jouir de ses rerenus sans être
membre de l'ordre.