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282 LE PAGE DU BARON DES ADRETS.
allaient les choses, ne pouvait manquer d'arriver pro-
chainement.
A ces nouvelles désastreuses, Montbrun jura que la
face des affaires allait changer. Le jour même, un con-
seil de guerre fut tenu et, les chefs de l'armée ayant
donné leurs avis reçurent, des ordres précis, pour les
graves circonstances qui allaient surgir.
Un courrier fut envoyé au prince de Condé avec un
récit détaillé de la crise que la cause protestante traver-
sait. L'armée débarrassée des obstacles matériels, sans
s'arrêter à donner l'assaut aux petits châteaux qui se
trouvaient sur sa route, s'avança d'une marche plus ra-
pide sur Lyon.
Le bruit de son approche, sa prochaine entrée dans
la ville, des menaces contre les catholiques, des pro-
jets de vengeance qu'on accusait hautement se répandi-
rent bienlôt dans les campagnes et la précédèrent avec
rapidité dans la cité. Longtemps avant qu'elle ne fût en
vue, on savait que les catholiques avaient tout à craindre.
Le baron dès Adrets fut un des premiers avertis.
Le vieux guerrier sentit se reveiller toutes ses fureurs
à l'annonce de ces menaces qui ne grondaient pas seu-
lement sur la ville, mais qui pourraient bien remonter
jusqu'à lui. Retrouvant, son activité et son énergie, ou-
bliant les jours si doux qui venaient de s'écouler, les avis
de Blancon, la tendresse de Flavio, la sympathie qu'il
avait suscitée dans son Gouvernement, il voulut montrer
à Montbrun et à l'armée qui arrivait qu'il était bien tou-
jours le chef sanguinaire et destructeur qu'il avait été
autrefois.
Sans prévenu* personne a Pierre-Scize, il monte Ã