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200                  FAVEE, VAUGHLA.S.

porte que le président Favre s'était marié en deuxièmes
noces avec Philiberte de la Pérouse. C'est un fait que
nous n'avons pu vérifier, pas plus que la parenté, avec
Antoine Favre, d'Hélène Gillet dont nous allons parler.
    Le président de la Cuisine rapporte dans son Histoire
du parlement de Bourgogne, t. II, l'intérinement par le
parlement à Dijon, le 5 juin 1625, des lettres de grâce
accordées à Hélène Gillet, fille du châtelain de Bourg,
Pierre Gillet, arrière-petite-fille du président Favre.
    Cette malheureuse fille, à laquelle on avait fait prendre
un breuvage narcotique, avait été séduite ; on l'accusa
 d'avoir caché sa grossesse et fait mourir son enfant qui
 lui avait été enlevé par le père lui-même et enterré au
 pied d'un mur, où, sur les indications d'un corbeau, un
 soldat le découvrit par hasard. Le présidial de Bourg
 la condamna à mort; la sentence fut confirmée par le
 parlement de Dijon, où dut avoir lieu l'exécution. Là, il
 se passa une scène atroce : le bourreau porta plusieurs
 coups de hache mal assurés sans pouvoir trancher la tête;
 il essaya alors d'étrangler la malheureuse victime avec
 une corde, puis sa femme qui l'assistait, tenta de couper
 la gorge à Hélène avec des ciseaux; l'indignation s'empare
  alors de la foule, une sédition s'élève, le bourreau et sa
  femme sont massacrés par le peuple qui emporte la vic-
  time sanglante, mais vivante encore. Un habile chirur-
  gien la guérit, des lettres de grâce furent accordées et
  Hélène alla achever ses jours dans un couvent de Bresse,
  où, relevée de son infamie, elle mourut avec beaucoup
  d'édification.
     M. Dépery a consacré un long article à cette triste
  infortune que Charles Nodier, un de nos littérateurs les
  plus distingués, a racontée en termes si piquants et si pit-
  toresques dans son Histoire d'Hélène Gillet; Paris, 1833.