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                         CHRONIQUE LOCALE.                            187
l'Isère , les Alpes Dauphinoises, Bayard , Philis de la Tour du Pin,
Diane de Poitiers, Marciau, Pie VI, Napoléon, Ponsard; sa plume s'at-
taque aux portraits historiques avec fermeté et précision1. Elle est vi-
rile quand elle peint la Mort ou le Tonnerre ; elle este d'une ineffable
douceur quand elle dédit un Berceau précurseur , M* Récawier , un
Tableau de fleurs de Saint-Jean au Musée de Lyon, une jeune Malade à
sa veilleuse, le Domino noir ; elle est touchante quand elle adresse des
vers à Sa Vieille Bonne et ce souvenir à une humble servante montre
combien le cœur delà maîtresse est haut placé.
    Du reste, pas de drapeau rouge, pas d'hymne à Garibaldi, pas de
cri Liberté ! Toute femme comme il faut peut admettre sur son guéri-
don les Roses du Dàuphiné et les offrir à sa fille.
    -~ La première livraison de îa Biographie des hommes remarquables
du département de l'Ain , par M. Dul'ay , vient de paraître sous la di-
rection active et intelligente de M. Gromier , éditeur. C'est une nou-
velle pour le pays, la plupart des familles de la Bresse et du Bugey
ayant des membres inscrits dans cetle espèce de livre d'or. L'exacti-
tude connue de M- Dufay est un garant de la véracité et de l'indépen-
dance de ces notices, qui complètent l'histoire du pays bressan.
    — M. Dubois-Guehan, conseiller à la Cour impériale de Lyon, a,
confié aux presses du Salut Public un beau voliime : De l'esprit de
mon temps, ou considérations sur les tendances et les préoccupations
contemporaines au point de vue moral, particulièrement en France.
    M. Dubois a porté une main vigoureuse sur les maux de la société ;
il a levé le voile, arraché plutôt, peut-être, et son scalpel a fouillé cou-
rageusement la plaie pour la guérir. Pas de coin ni de recoin qu'il
n'ait sondé ; tout y passe : la Logique pure, le Rationalisme, la Tradi-
tion, l'Esprit d'utopie, l'Individualisme, le Philanthropisme, le Pro-
grès, la Morale indépendante. Habitué à voir les hommes, il a étudié
les plis et les replis do la conscience ; il a frappé à la porte du cœur ;
il est entré et a souvent trouvé la salle vide. 11 ne s'est pas arrêté aux
 apparences, il »e s'est pas payé de belles paroles; il trouve du talent et
du mérite à plus d'un homme frappé d'impopularité et appelle Chateau-
briand un Breton gascon, en l'accusant d'avoir ébranlé l'Etat dans
 l'unique intérêt de son amour-propre.
    — M. Emile Guimet a publié une étude sur la Musique populaire
 et, après avoir rendu au malheureux et intéressant Jules Ward la jus-
 tice qu'il méritait, il décrit les développements inouis que la musique
 a pris chez nous.
    — Un savant bourguignon, M. L. Le Maistre, a étudié avec cons-
 cience et talent et a cherché à éclairer de toutes ses lumières ce point
 encore si-obscur de nos annales de la présence des Arabes dans nos
 pays. Saint Emilien et les Sarrasins en Bourgogne sont une preuve
 de plus de la supériorité, pour la vérité de l'histoire, des patients his-
 toriens locaux sur les faiseurs de la grande ville. Sans partager toutes
 les opinions de l'auteur sur les dates et les événements, nous recon-
  naissons qu'il a fait plusieurs découvertes heureuses, suivi pas à pas,
  combat par combat, les Bretons et les Sarrasins de Sens à Autun, et
  produit une œuvre précieuse pour l'histoire générale de la France.
     — Le docteur Bergeret, lui, nous a donné un Petit manuel pratique
  de la santé, illustré de 50 gravures sur bois, charmant volume très-
  portatif, que tout le monde peut consulter. A une époque ou on
  vulgarise toutes les sciences, ce n'est pas un mal de faire connaître
  les exigences de l'hygiène, et sans se perdre dans les arcanes de la
  science, apprendre aux gens du monde le mystère merveilleux de la
 vie ; c'est un service rendu à l'humanité.