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LA RÉCLAME, LE PUFF ET L'ANNONCE. 157 « une rencontre s'.en était suivie dans laquelle M. le comte « C h . . . avait reçu une balle daus le côté. La blessure est « grave, à ce qu'on assure, et l'état du comte très-alar- mant. » Je vous le demande maintenant, quel bon bourgeois en- core tout ému après la lecture de ces deux funestes acci- dents , ne voudra se procurer les ouvrages des MM. Gar- guille et Patrac ; pour l'acquisition desquels les marqui- ses se font casser le bras, et les comtes se percer le flanc, ni plus ni moins que s'ils allaient à la conquête de la Toi- son d'or ? DEUX POTFS SIRÈNES. Ce genre-là niche dans le feuilleton et s'allie à tout ce qu'on y trouve aujourd'hui ; nouvelles, romans, voyages, s'ouvrent à lui également pour le recevoir et l'abriter ; en voici un queje suis ravi de pouvoir offrir comme modèle , tant il me semble plein d'adresse naïve et de bonhomie r u - sée; je l'extrais du roman-feuilleton de l'un de nos recueils les plus à la mode : « La princesse, agitée par les poignantes émotions de la « journée, s'était retirée dans sa chambre à coucher, puis « s'étant jetée sur une ottomane, elle y cherchait en vainle « repos qui la fuyait ; son âme était brisée par la douleur, « affaissée sous cette prostration morale, qui suit toujours « les peines du cœur ; sa main distraite saisit machinale- « ment un livre posé sur la cheminée ; elle l'ouvrit , puis « porta sur sa première page un regard vague, indécis, qui « n'était ni l'envie de voir, ni le désir de lire ; cependant elle « lut : bientôt son œil s'alluma au feu d'un intérêt excité « par une e xposition pleine de charmes, par un style rempli « de magie, par des situations émouvantes, par des carac- « tères neufs et parfaitement soutenus ; si bien qu'oubliant « ses angoisses déchirantes et l'horreur de sa situation, la « princesse fascinée fut enlevée à ses tourments au moyen