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146              ÉTUDE SUR LK PATOIS LYONNAIS.

le roman ou patois lyonnais se traduit par à : père, pore ;
mère, mare.
   Enfin l'e long ê , être, prêtre, représente ordinairement
une consonne absente, estre, prestre, dont l'origine est
essere, PEESBTTER.
   I, l'aï des Anglais, i long ou y ; invariable dans les dia-
lectes romans, rat, rayer, faire des raies ; du latin rigare,
prononcé dur, à l'anglaise,raïgare ; draïli (la man) ; de l'i-
talien diritta [drita prononcé draïta) LO raï (1).
   L'O a trois phonations ; L'o bref, qui se rapproche, ainsi
que nous l'avons dit, de l'e muet, qu'il remplace dans le
dialecte roman : le peuple, lo poplo; (italien ilpopolo) ;
l'homme, Vomo ; italien ùomo.
   L'o ouvert, comme dans or, orpiment; il est long, dans
le patois, Yôr ; de son origine latine, aurum.
   Enfin l'o long , ô, comme dans le verbe ôter : en patois
il se traduit généralement par ou, ôter, outo ; oser, ousà ;
 osier, ouzi.
   L'U, Y eu des Anglais, ou des Latins : le bœuf (pro-
 noncez , beu) bue des Italiens ; en patois bou. Deux,
duo; en patois dou, pluriel due; du latin DUO (dowo).,Par-
fois se change en i, ruban, riban (en anglais ribbon) ; la
nue, lanibbe; (italien lanubbe).

              MUTATION DES CONSONNES.

   Si nous examinons maintenant les consonnes, nous n'y
retrouverons guère plus de fixité. Ainsi B se change indif-
féremment, en p et en v : Latin apis, abeille ; italien ape;
patois avigli. On disait avettes et aveilles dans le vieux
langage : comme aveilles chassent les frelons (Rabelais).

   (1) Six, pour rex ; ï prononcé, dur, aï, avait fait raï, comme dans les
mots, Ambiorix, Dumnorix; que les indigènes prononçaient à la Celte Dum-
noray, ou, à la franque, Dumnoritz, et que César a traduit par Domsoiux,
AMBIORU,