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88                    FAVRE, VAUGELAS.

     à cette fausse humilité, on devine sans eiforts lequel
     de ces deux hommes a été la dupe de l'autre, » ,
        Nous avons tenu à citer cette appréciation nouvelle
     sur un homme qui joua, en Savoie, et même au dehors,
     un rôle considérable. Mais il nous étonne qu'avec tous
     les défauts que lui prête M. de Saint-Genis, il ait pu
     demeurer l'ami si intime du grand François de Sales :
     nous aimons mieux nous ranger à l'opinion commune,
     qui en juge tien autrement.
         L'abbé Vittor, vicaire à Thonon, a publié, sur les
     travaux apostoliques (1) de saint François de Sales, un
     ouvrage intéressant, où il rapporte plusieurs lettres
     inédites adressées au président Favre : le pieux mis-
     sionnaire aimait à entretenir son ami de ses espé-
     rances et de ses découragements ; il lui écrivait, en
     décembre 1594, qu'il était prêt à remettre « la charge
     de la moisson de Thonon, véritablement trop pesante
     pour ses épaules... » ajoutant : « mais cependant quand
     je pense à y mettre d'autres ouvriers, et à leur pré-
     parer tout ce qui leur est nécessaire pour subsister, je
     ne trouve point de bout ni de sortie au milieu des ruses
      infinies de l'ennemi du genre humain... »
         Antoine Favre était'bien véritablement son meilleur
      confident ; un fragment d'une lettre, écrite du château
      de Sales le 18 mai 1598, au Nonce Apostolique, nous
      dira l'estime qu'avait de lui François de Sales :
         « Le président Favre va à Turin et de là à Ferrare ;
      c'est un homme distingué par sa piété et ses, talents ;
      et, pour le dire à ma manière, c'est le phénix de la
      Savoie.

   (1) Apostolat de saint François de Sales à Thonon. Lyon, Périsse
frères, 1865, p. 82.