Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                      FAVRK, VAUGELAS.                  33

   Son corps fut enterré en l'église des Cordeliers de
Sainte-Marie de Chambéry , « avec cette épitapbe
fort simple et au-dessous d'un homme si illustre :
   « Passant, passe outre et ne t'amuse point à répan-
dre des larmes sur ce cercueil, où gist celuy dont la
grandeur de ses œuvres le fera survivre à ceux qui
viendront après luy ; s'il est mort, c'est pour la Juris-
prudence, il vit aussi par elle, et elle pour luy aux
éternités, ne cherche icy que son corps, sa réputation
est dans tout le monde, et son âme au ciel; envieux
qui désire le voir ensevely dans le tombeau de l'oubly,
arreste-toi icy où reposent ses os, et tu verras qu'il vit
partout, sinon dans ce tombeau, hélas ! où ses mérites
ne sont point enviés, si tu veux qu'il soit mort cesse
de l'envier et pleure sur sa tombe pendant que les
Papiniens l'admireront, les Cours souveraines s'arres-
teront sur ses sentimens, et que son âme louera la
bonté de son Dieu es siècles des siècles.
   « Œtatis suœ LXVII, Christi nati M.DC.XXIV. »
   Antoine Favre (1) n'avait pas augmenté de 1,000
livres de rentes le patrimoine qu'il avait reçu de ses
ancêtres. Il était d'une charité envers les pauvres telle
que les aumônes s'élevaient régulièrement chaque
année à 7,000 francs de notre monnaie : dans les temps
de disette, il vendait son argenterie pour les rendre
plus abondantes. Son testament, rapporté en entier
par Taisand, est un monument précieux de sa tendre
piété, de son affection pour ses enfants et surtout de
l'esprit d'ordre et d'équité qui dirigeait toutes ses
actions.
   De nos jours, un jurisconsulte de son poids et de

(1) M' Depery. Biographie, p. 48.
                                               3