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ERREUR DE L'OPINION. 483 « jusqu'à la porte septentrionale dite porte du premier mar- « tyr Etienne. A l'intérieur, !a limite suit la voie publique « qui, de cette même porte septentrionale conduit en droite « ligne aux tables des changeurs (numulariorum), d'où l'on « revient a la porte occidentale. Le quartier compris dans « ce périmètre renferme le lieu vénéré de la Passion et de la « Résurrection, la maison de l'hôpital, les deux monastères, « l'un d'hommes, l'autre de femmes nommés de laiinâ, la « maison du Patriarche et le cloître des Chanoines du Saint- « Sépulcre avec ses dépendances. » C'est encore là , de nos jours, le quartier affecté aux chrétiens et à leur patriarche latin , le quartier qui touche a la porte actuelle de Saint- Etienne, à l'orient, étant resté celui des musulmans. Or l'ar- chevêque de Tyr, né 'a Jérusalem, ne pouvait se tromper sur une question de topographie qui devait lui être familière, puisqu'il vivait au temps même de la domination des Latins. La porte de Saint-Etienne était donc, trente-six ans avant la conquête de Jérusalem par les croisés, comprise dans la partie de la ville où se trouve aujourd'hui le quartier des Latins, c'est-à -dire qu'elle se confondait avec la porte de Damas. (Voyez Guillaume de Tyr et Bernard-le-Trésorier, liv. IX, chap. 18, et aussi Marin Sanuto, liv. III, partie vi, chap. 3.) 9° Et enfin, tous ces témoignages que nous avons exclu- sivement demandés aux temps les plus voisins de l'époque de la première croisade et aussi aux temps antérieurs, nous dispensent d'entrer dans l'examen de l'opinion des voyageurs et pèlerins des XVIe et XVIIe siècles. Nous nous bornerons à citer Yllinerarium terre sancte, de Barthélémy de Salignac, et le Paleslina seu descriptio terrœ sanctœ, de Bonaventure Brocard, ouvrages publiés, le premier en 1525, le second, cent ans plus tard, qui nous apprennent que la porte du nord ou d'Ephraïnij auprès de laquelle fut le théâtre du premier