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10(5 NOTES SUR UN PEUPLE GAULOIS INCONNU.
Grenoble, et dans Yager de Savoie : « Ecclesia Sancti Verani in
villa quae vulgo vocatur Erbins, in pago Gralianopoli, in agro
Savogensi (1). »
L'église d'Arbin se trouvait, en effet, jadis dans le décanat de
Savoie, qui correspondait ainsi à Yager du même nom. Je n'ignore
pas qu'une autre charte de la même époque donne à la Savoie le
titre de comté; mais le nom ne l'ait rien à la chose, car ce p r é -
tendu comté sans comte, ce qui n'est pas rare à celte époque (2),
n'est rien aulrc que le grand ager ou le petit pagus, car il est
toujours dit dans le territoire de Grenoble : « In pago videlicet
Gratianopolilano, in comitatu Savogensi, in villa Sancti An-
drese (3). » On ignore aujourd'hui où était celte localité de
Saint-André, donnée par un comte Manassé à l'éveque de Mau-
rienne en échange de quelques autres propriétés.
Je demande pardon de celte trop longue dissertation ; mais j'ai
voulu prouver que si, d'un côté, la Savoie restreinte convient aux
700 milles de Cicéron, d'un autre côté, elle ne convient pas moins
au nom de Scbusiani qu'il nous a fourni. Ai-jc réussi à faire par-
tager mon opinion au lecteur? C'est à lui à répondre.
(1) Voyez mon Cartulaire de Savigny, l. I, charte 582.
(2) lbid., t. H, p. -1078 (Forauis tomitalus) et p. 1084 (Rsdanensis cd-
milalus).
(3) La Savoie historique et pittoresque, par Joseph Dcssaix, t. I, p. 166.
Auguste BERNARD.
Paris, le 8 décembre 1866.