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POESIE. L à , loin de notre fange immonde E t de tous les vains bruits du monde, Croît cette fleur, plante féconde, Qui dérobe aux cieux ses couleurs, Et se nourrit de la rosée Que, descendant de l'empirée, De l'Aurore l'aile azurée Distille en innombrables pleurs. E n vain le mortel indocile T e n t e , par un effort stérile, De ce mystérieux asile L'accès, secret que garde Dieu ; Vers d'autres bords le torrent coule ; Le fleuve de la vie, en foule, Dans son eau bourbeuse nous roule Loin des délices de ce lien. Ou si quelque main étrangère Vient, dans son ardeur passagère, Profaner la fleur qui, légère, L'attire, rêve ambitieux ! Soudain, pudique sensitive, Voilant sa grâce fugitive, Elle s'incline et meurt, captive...., Et son parfum remonte aux cieux ! Eugène ROtILLEAUX