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384               ENLÈVEMENT DES TABLEAUX

en m'autorisanl k en donner l'assurance au directeur du
Musée de Lyon, me mettre a portée de relever le courage des
élèves de l'école de dessin. »
   Cependant les rumeurs soulevées par le démembrement
décidé de plusieurs de nos Musées provinciaux étaient enfin
parvenues jusqu'k M. le comte de Vaublanc, qui, de son côté,
se hâtait d'envoyer au préfet la dépêche qui suit, avant
même d'avoir connaissance de celle qu'on vient de lire.
   6 mars. — « Monsieur le comte, — « Je suis instruit
 que M. le secrétaire général du Musée de Paris a écrit a plu-
sieurs préfets pour demander le renvoi des tableaux qui
avaient été donnés précédemmeut aux départements.
   « Il est possible que vous avez reçu une invitation de ce
genre, mais je vous prie d'attendre une autorisation de ma
part avant de rien entreprendre k ce sujet.
   « Les Musées des villes du royaume sont dans les attri-
butions de mon Ministère, et rien n'en doit êire distrait sans
ma participation. »
   1 était grand temps que celte dépêche parvînt à M. de
    1
Chabrol, car il résulte d'une note transmise, dans le moment
même (7 mars), par le préfet k Artaud que les tableaux.n'a-
vaient pas encore été dirigés sur Paris. Seulement le directeur
du Musée de Lyon prenait ses dernières dispositions pour
envoyer ces toiles à leur destination. — Ici commence à se
manifester une opposition sérieuse. Chez nous, en effet, on
était las de courber la tête sous la loi de l'étranger. Les ava-
nies qu'il nous prodiguait sans mesure avaient surexcité la
fibre nationale k ce point qu'elle se roidissait d'une façon
menaçante, et pour le gouvernement fraîchement restauré,
et pour les puissances alliées elles-mêmes. C'est sous l'in-
fluence de ce réveil imposant de l'esprit public en France
que les prétentions des Cours étrangères durent céder, du
moins en ce qui touche l'intégrité de nos Musées , et que