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*10 INSCRIPTION DE NÉRONDE.
Cette chapelle, située au sommet d'une montagne d'où l'on
jouit d'une vue fort étendue sur la vallée de la Loire, est entourée
d'un cimetière où avait voulu reposer Delandine (1). L'antique
nef elle-même n'est qu'un vaste tombeau où reposent les Sale-
mard, les Puivilas , les Coton et plus d'une autre famille foré-
zienne dont les écussons à fmoriés, mais bien effacés par les pieds
des fidèles, se voient encore sur les dalles funèbres.
A l'entrée de la chapelle se trouve un vieux bénitier, de forme
ovale , et fort grossièrement taillé , qui ne mériterait pas un re-
gard s'il n'était supporté par un cippe antique de soixante-dix
centimètres de hauteur environ, sur lequel on lit l'inscription
suivante :
ET MEMO
RIAE.AET.
TITIVS . ME
SSALA. VI
VO.SIBI.PO
NEN.CVRA. (2)
La formule habituelle D.M. (Dits Manibus) ne peut être re-
trouvée ; mais les termes mêmes de l'inscription font supposer
qu'elle a existé. Les trois dernières lettres du mot SIBI sont
presque entièrement effacées, ainsi que les trois premières de la
dernière ligne ; mais tout le reste est facile à lire, et ie sens de
cette épitaphe ne saurait donner lieu à aucune difficulté.
La forme correcte et régulière des lettres formant cette ins-
cription semble indiquer qu'elle remonte au premier siècle de
(1) Collombet. Historien» du Lyonnais, n, p. 279.
(2) « Aux dieux Mânes, et à la mémoire éternelle. ïitius Messala s'est
« fait élever ce tombeau de son vivant. »
— La transformation des anciens cippes funéraires, en supports de bé-
nitiers, a été assez fréquente à toutes les époques. Paradin (p. 436), nous
parle d'une pierre semblable qui servait, de son temps, Ã cet usage, dans
l'église de Saint-Irénée, et un monument qui fait partie aujourd'hui de
notre collection lapidaire, a rempli, jusqu'en 1858, le même office dans
l'église de Taluyers (Rhône).