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550                       BIBLIOGRAPHIE.

meut de l'Orne on trouve Argentan , en latin Argcntomagus , et
ce qu'il y a de remarquable, c'est que celle contrée élève effecti-
vement une grande quantité d'oies qui servent aux duvets re-
nommée de la ville d'Alençon. Dans le Finistère, on rencontre le
village d'Argon Ion ; dans la Loirc-Inlërieurc, dftiix bourgades
portent le nom d'Argentrc, en'latin Argentrata ; dans les Deux-
Sèvres , où abondent les oies sauvages par suite de la grande
quantité de marais , les Gaulois avaient un oppidum que les Ro-
mains ont nommé Argcntomagus ou Argentonivm , aujourd'hui
Argcnton-le-Châtcau ; Argcnton-l'Églisc est près de là ; enfin
Argenfières, ArgenCaria, est ainsi nommée , non parce qu'on y
exploitait de l'argent, mais parce que c'était une station d'oies
sauvages. On peut encore citer Argenton sur la Mayenne.
   Dans la région du centre, nous trouvons Argcnton-sur-Creuse,
 Argcntomagus , où les oies domestiques sont l'objet d'un grand
 commerce. Sur la Seine, les oies ont aussi laissé des souvenirs :
 on sait que le mot lutclia avait une signification marécageuse, et
 à peu de distance les habitants fondèrent un établissement ap-
pelé Noui-Genlo, dont les Latins firent Novigentum, devenu plus
tard Saint-Cloud. Près de là on rencontrait Argenlo , qui fournil
un emplacement au monastère d'Argenlolium, Argcntcuil. Enfin
il existe dans cette même région un certain nombre de villes qui
portent le nom de Noui-Genlo ou Nogcnt : Nogent-le-Roi, No-
gcnt-le-Rolrou, Nogcnt-sur-Seine.
   Le nord-est nous offre Argentoratum, qui n'est autre que Stras-
bourg, ressuscitéc par les Francs du VP siècle, et dont le nom
moderne signifie la ville des routes, parce que plusieurs grandes
voies y aboutissaient. L'on sait que celte capitale de l'Alsace fait
toujours un grand commerce du produit des oies domestiques.
Une autre cité gauloise de la même région, Argenttiaria, ruinée
comme la précédente par les invasions des Barbares, semble avoir
la même origine ; mais les archéologues ne sont pas d'accord sur
son [emplacement, et plusieurs ont voulu voir son successeur
dans la ville de Colmar.
   L'auteur termine modestement son mémoire, en disant que ses
inductions ne dépassent pas la limite des conjectures, mais qu'il
sera heureux si son essai étymologique provoque de nouvelles
découvertes capables de justifier ses assertions ou de rectifier ses
erreurs,
                                          Paul SAIKT-OUVE.