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470 PIE n. occupations trop sérieuses, il n'eût plus d'autre but dans l'exexcice de son talent que la recréation. Campano cite de lui un poème intitulé Neraphilenlicum, fantaisie sur laquelle son titre jette peu de lumière , mais dont la versification, ajoute Campano, était plus facile et dégagée que correcte. A l'exemple d'Horace, il fit une assez grande quantité de petits poèmes dans la forme épistolaire. Platina, à son tour, parle d'épigrammes remplies de sel el de trois mille vers sur toutes sortes de sujets. Grcgorio Lollio est encore un témoin de la fécondité poétique d'iEnèas Sylvius, puisqu'il assure en avoir eu entre les mains de nombreux monuments^ La poésie ne trompa point les espérances du jeune huma- niste, elle fonda et étendi! sa renommée, et lui valut la cou- ronne de Pétrarque, honneur insigne à cette époque, et que le Tasse a seul obtenu après lui. Aussi lui fut-il longtemps fidèle. Dans la XXXVe de ses lettres, il dit avoir composé, sous le titre de Nymphiplcxis, un poème qui passait deux mille vers, et 5 l'âge déplus de quarante ans, il prenait en- core dans sa correspondance le nom de poète. Plus tard , lorsque, par l'effet de la tyrannie des emplois et de l'exigen- ce des dignités, il eût rompu définitivement avec les vers, il retint encore dans les habitudes de la vie, principalement dans la récréation , une notable portion de ses goûts poétiques. Ainsi il recherchait le spectacle de la nature , admirait avec passion les sites pittoresques. S'il se trouvait en voyage, il voulait prendre ses repas au bord d'une fontaine, aimait à côtoyer un ruisseau murmurant, à se livrer au plaisir de la conversation et même à tenir des conseils sous le dôme touffu des forêts. Tiraboschi range parmi les œuvres poétiques d'iEnéas Sylvius l'historiette intitulée : Hisloria de Eurialo et Lucretia se amanlibus, je ne sais point à quel titre. Cet opuscule, loin d'être un poème, n'est pas même un roman. L'invention y