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484                       NÉCROLOGIE.

qu'à la prodigalité, comme tous les vrais artistes, il s'associait
avec empressement à toutes les œuvres de sage bienfaisance.
    « Son désintéressemenléclatait aussi dans la pratique jour-
nalière de son art. Aucun sacrifice ne lui coûtait pour réa-
liser un progrès. Comme cet autre grand artiste qui, pour
achever sa statue, jetait dans la fournaise jusqu'à son der-
nier joyau , Louis Perrin ne se demandait pas si l'or, ainsi
prodigué à ses chefs d'oeuvre, rentrerait jamais dans son épar-
gne.
    « Cetteviesi belle et sLpleine, ennoblie par l'intelligence et
le travail, s'est achevée dans de longues et cruelles souffrances,
supportées avec calme et résignation. Etendu sur son lit de
 douleur, notre confrère trouvait encore dans son admirable
courage la force de diriger les importants travaux confiés à
ses presses, et sa main défaillante essaya plus d'une fois de
 tracer un de ces dessins qui ont illustré tant de belles œuvres
signées de son nom. Mais, impitoyable dans sa marche , le
 mal s'aggravait chaque jour et l'heure fatale approchait.
    « Aucune consolation du moins ne lui fut refusée. Les soins
dévoués d'un frère que la médecine lyonnaise compte avec or-
gueil parmi ses représentants les plus estimés, la tendre solli-
citude de la femme distinguée a laquelle il dut les plus heu-
reuses années de sa vie, la présence de ses enfants bien-aimés,
le concours empressé de ses nombreux amis, les secours de
 la religion qui aide à mourir, rien ne manqua à ses derniers
moments de ce qui pouvait en adoucir l'amertume et le con-
duire, confiant et résigné, au seuil de l'éternel séjour.
    « Cher et illustre confrère, gardiennedes gloires lyonnaises,
l'Académie a contracté une dette envers vous , envers votre
famille ; elle l'acquittera fidèlement. Le nom de votre sœur
décore une des rues de notre ville ; un autre hommage attend
voire mémoire également chère à la cité.
    « Reposez en paix ! Au nom de l'Académie, adieu ! »