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                         PROMENADE.                        333

et bonne spéculation à tenter, et ce serait un grand spectacle
que de voir l'activité financière mise au service d'un intérêt
d'art pur. Grâce à cette combinaison, nous verrions en très-
peu d'années s'achever la découverte et la réapparition d'une
foule de trésors encore enfouis, et que notre génération est
condamnée à ne pas connaître, si l'on persite dans le statu
quo. Nous escompterions ainsi pour nous-mêmes le plaisir
immense qui est promis à nos neveux ; les actionnaires per-
cevraient de riches dividendes, tout en ayant le droit de se
considérer comme autant de petits Mécènes, et le monde
entier y trouverait son compte.
    Cette intelligente spéculation pourrait embrasser non pas
seulement la ville de Pompéï, mais encore celle d'Hercula-
num et les autres cités moindres de la même région que le
volcan a englouties dans sa terrible éruption de l'an de grâce
79, et dont l'histoire a conservé les noms; entre autres Sta-
bles.
    On peut même affirmer que la résurrection totale d'Hercu-
lanum produirait des résultats prodigieux et ferait surgir des
richesses inappréciables, puisqu'il est avéré que les infortu-
nés habitants de cette ville, n'ont pas eu, comme la plupart
de ceux de Pompéï, le temps d'échapper à la mort, et de
mettre en sûreté leurs (résors. C'est, nul ne l'ignore, une
lave incandescente qui s'est précipitée comme un torrent fu-
rieux, comme une avalanche foudroyante, dans les rues et
 les places publiques d'Herculanum et qui l'a engloutie en
quelques minutes, tandisque sa sœur Pompéï s'est vue ense-
 velie par une trombe colossale de poussière et de pierre ponce
qui n'a fondu que progressivement sur la ville, si bien que
le plus grand nombre de ses habitants a eu le temps de
 l'apercevoir et de la fuir.
    Mais aussi, quels immenses labeurs nécessiterait la remise
 au jour de celle mystérieuse Herculauum ! Il faudrait, comme