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LYON AU SIÈCLE DERNIER. Nous 'empruntons au Salut Public la curieuse étude de mœurs qui suit. On ne saurait trop rappeler et dccrire, ce nous semble , tout ce qui peut faire connaître la physionomie et les mœurs de nos pères. A. V. Le nouveau pont Tilsitt est achevé. Celui que nous avons vu démolir semblait devoir durer éternellement. On l'a sa- crifié aux exigences de la navigation ; mais il survivra dans la mémoire de tous les Lyonnais contemporains, qui l'ont ad- miré à juste titre. Le pont qui a précédé celui qu'on vient de détruire n'existe plus pour nous qu'à l'état de souvenir. Parmi nos vieillards, il en est peu qui puissent se vanter de l'avoir vu et fréquenté lorsqu'il passait encore pour une mer- veille, car il a eu ses jours de vogue ; puis il a décliné et dis- paru sans laisser de regrets Mme Desnoyers, dans ses Lettres historiques et galantes (1757, t. II.), s'exprime ainsi, à propos de ce monument : « On passe la Saône sur un grand pont de bois, où il y a des bancs des deux côtés, suc lesquels on va le soir respirer au frais, et où la vue a de quoi s'arrêter agréablement, cor on découvre de là les deux côtés de la ville et les montagnes qu'elle renferme, et l'on voit passer de petits bateaux qu'on appelle des bêches, que d > femmes habiles en l'art de ramer