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160 MOSAÃQUES D'UN RÊVEUR. sources où se sont puisées ces éruditions, il ne sera qu'un compilateur, un copiste et un annaliste sans originalité. La pratique des sources, la connaissance des maté- riaux premiers sont une mine inépuisable où se trouvent toujours de nouveaux et riches riions. C'est un prisme à mille refiels changeanis et variés que chacun voit et perçoit à sa manière. Tel d'entre eux sera vu bleu par halluste et rouge par Tacite. Les faits historiques sont comme le caméléon, ils changent de nuance suivant le jour où on les contemple. Des impressions contraires et diverses et des aperçus toujours neufs naissent de l'examen des textes primitifs ; quiconque n'a pas eu recours à eux et s'est retranché dans l'étude des textes secondaires reste fatalement étouffé dans le moule de ceux-ci; il n'a jamais d'initia- tive et de visées nouvelles. Ce résultat est exactement le même pour ceux qui font des récits de voyages et des descriptions de pays sur la foi des livres et des relations d'autruL Leurs appréciations ont beau se trouver exactes et précises, il leur manque la vie, l'à me et la chaleur, ce ne sont que de pâles redites. Rien ne supplée à la vue par soi- même des lieux et des mÅ“urs que l'on juge et que l'on décrit. Il y a, dans le panorama de l'univers une multi- tude de spectacles variés suivant le regard qui les embrasse; telle ville, tel paysage, telle race ont des aspects qui se révèlent à un observateur, et qu'un autre ne saisit pas. Les mÅ“urs et les paysages surtout offrent au voyageur des nuances infinies ; c'est un cla- vier dont les notes se modifient au gré de la main qui