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CHRONIQUE LOCALE.
Tous les journaux, avec une touchante unanimité, nous ont appris ces
jours derniers que l'année avait commencé le 1 e r janvier, mais qu'il n'en
avait pas toujours été ainsi ; qu'autrefois l'année s'ouvrait à Pâques, ou Ã
la Trinité ou à la Noël, le 1 er mai, le 22 décembre ou le 3 juillet ; c'était
une affaire de goût, et après une dissertation: sur les étrennes et une pointe
dans l'histoire, ils ont présenté leurs vœux à leurs abonnés, leur sou-
haitant d'êtres fidèles, do renouveler avec soin leur abonnement plutôt d'a-
vance que trop tird et de faire de la propagande auprès de leurs amis et
connaissances autant que le leur permettent leurs moyens.
La Revue a trop en horreur les nouveautés, les excentricités et les sin-
gularités pour ne pas faire comme tout le monde ; clic souhaite à ses abon-
nés, entre autres biens et bonheurs, de continuera recevoir la plus ancienne
.la plus grave, la plus savante, la plus intéressante, la plus dévouée au pays
et la plus reconnaissante des publications de la province. En faisant son
éloge, elle a la conscience d'imiter fidèlement ses confrères et cela lui suffit.
— L'chultition artistique et scientifique continue, on ne sait où courir.
M. Jules Simon était ici et dimanche, au palais Saint-Pierre, il s'est fait
entendre à une foule enthousiasmée, 11 a demandé une bibliothèque popu-
laire pour chaque village et on lui a promis d'y penser.
— L'enseignement professionnel fait son chemin; les Facultés ne sont pas
en reste , les professeurs enseignent toutes sortes de choses non seulement Ã
Lyon, mais dans les villes des environs. Partout on les invite, partout les
esprits deviennent de plus en plus avides du pain de la parole. Mon Dieu !
que ceux qui n'ont rien à faire vont devenir savants !
— Le grand Rollin l'a dit : « La gymnastique, c'est la vertu. » VoilÃ
pourquoi l'illustre imprésario nous a montré un artiste enlevant par la sim-
ple force de la mâchoire une mâconnaise de vin pleine, avec une collection
de poids de 25 kil. sur la pièce et un joueur do violon à cheval sur le tout.
C'est plus fort que l'antique, elles Grecs n'ont rien eu d'approchant; à côté
d'un pareil Hercule, nous ne voyons à citer que les sauts de la troupe
arabe, souple et desosséeà rendrcjaloux les chats et les panthères. Le nè-
gre portant quatorze personnes avait aussi un très-joli talent de société.
Des Célestins, la troupe arabe ayant transporté ses sauts périlleux au
Grand-Théâtre, nous avons une transition toute naturelle pour rentrer
dans la musique. Les soirées Pontet, le concert de Mlle Nicolaï, celui de
Mlle Zcigerdont la voix sympathique et puissante a charme notre public,
la fète donnée au bénéfice de la Société de patronage des enfants pauvres
de la ville, ont déjà satisfait la première ardeur des dileltanti. Demain
nous aurons, au Cercle musical, la grande soirée de M. Casella, un homme
de mérite, bientôt le concert annuel de M. Aimé Gros, dont l'éloge n'est
plus à faire et à l'Alcazar celui de la Fanfare lyonnaise. Enfin le 19 jan-
vier, la Direction donnera une représentation des plus éblouissantes en
l'honneur de la naissance de Molière cl au profit de la Caisse de secours
des Artislcs dramatiques. Au personnel complet de nos deux scènes, se
joindront M. Monrosc, Mme Delphine Marquet et Mlle Dinah Félix de la Co-
médie Française. On jouera Tartuffe et le Malade imaginaire ; un inter-
mède nous fera entendre nos artistes les plus aimés. A bientôt Lara.
— L'Exposition s'est ouverte le 13 janvier. Ony a remarqué déjà une
Tète de mort de Carre, palpitante de modelé et de couleur, et une Chasse
au sanglier, de Guy, folle de mouvement et ruisselante de vérité,
— L'administration municipale vient de commander à M. Fabisch un
buste en marbre d'Hippolytc Flandrin.
— La Société littéraire a élu celle année, : président M. de Lagrevol ;
Vice-président, M. Dufaï; Secrétaire, M. Pallias.
— Nous avions annoncé que la Croixdu Pont-d'Ain était de M. Bossan,
elle est de M. Journoud. M. l'abbé Jouve avait attribué à M. Benoît la nou-
velle église de Saint-Pierre, de Mâcon ; elle est de M. Berthier, ex-architecte
du département de Saône-et-Loirc.
CuiquesMum, comme disait le pauvre Perenon. A. V.
AIMÉ VINGTRINIER, directeur-gérant.