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	90 HISTOIRE D'UNE MÉDAILLE. une ville, abrité contre le vent glacial du nord-ouest par une déclivité très-prononcée vers le midi et par la montagne de Molendry. La plus grande partie du plateau était occupée par le bois d'Epeisses ; les anciens almanachs parlent en- core et toujours sans citer aucun document, d'un fief ou château, du nom d'Epeisses, détruit depuis longtemps. Etait- ce une demeure féodale ou une construction romaine con- fondue avec une demeure fortifiée du Moyen-Age ? Nous sommes condamnés à l'ignorer 'oujours, 11 existe un aulre fief du môme nom au-dessus du bourg de Cogny ; celui-ci ne paraît pas remonter au-delà du XVe siècle, et pourrait bien avoir succédé au premier château d'Epeisses, détruit et transporté dans une autre position. On vient d'arracher complètement le bois. Hélas ! l'esprit moderne fait une guerre barbare aux forêts, prépare la ruine des générations suivantes et la désolation de nos campagnes , qui bientôt n'auront plus ni ombre, ni eau, ni so! végétal. Or, au milieu du bois, on a trouvé des fragments de murailles mêlés aux racines et aux souches séculaires, témoins antérieurs aux arbres; était-ce lefiefou la ville romaine ? Voici donc les suppositions que j'établis sur ces données; je les donne pour ce qu'elles valent, pour des suppositions qui, sans être tout à fait déraisonnables, sont dénuées de preuves certaines. Le plateau d'Epeisses aurait été le siège d'une ville ro- maine, défendue par un château placé au sommet de Molen- dry. Les Romains choisissaient à merveille leurs emplace- ments ; ils ne pouvaient trouver mieux. Une situation ravissante au levant et au midi, à leurs pieds des vallons, des prairies, de l'eau et des bois, pour horizon les Alpes et les montagnes du Lyonnais, si pittoresques de formes, si riches de teintes, et belles encore aujourd'hui malgré les dé- boisements et les constructions vulgaires qui en allèrent l'har-
