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i&i                        BIBLIOGRAPHIE.
ble du volcan qui pèse sur le Titan vaincu ? Critérium est une
pièce dialoguée d'une énergie concise et d'une coupe de vers irré-
prochable. On retrouve dans VOrgie le désir inassouvi de l'amour
qui vibre si puissamment au cœur des poètes :

      Ah ! par quels chauds élans et par quel chant splendidc
      Nous avons salué dans notre cœur avide
      L'image d'une femme aux jours de notre amour !

  Jusque là le poète reproduit un regret vrai et universel ; mais
pourquoi dire plus loin :

      La femme est après tout la vie et la lumière,
      Et nos baisers toujours effaceront ses pas.

   Nous n'acceptons pas cette idolâtrie. Il semble que le cœur de
l'homme se mette depuis quelque temps un peu trop complai-
samment sous les pieds de la femme et qu'il s'affadisse outre
mesure en extases adoratrices. Réagissons contre ce fétichisme.
Ne mettons les femmes ni trop haut ni trop bas ; ces adulations
excessives sont pour elles un ridicule et pour nous une humilia-
tion. Soyons virils ; la femme n'est pas le but de l'amour , elle
en est une forme. Ne dites pas qu'elle est la vie et la lumière ! La
vie et la lumière sont dans tous les larges cœurs où rayonne l'in-
telligence ; et ceux qui vivent de la vie enivrante et souveraine
de la pensée sans limites savent bien qu'ils sont réservés à de
plus hautes destinées que celle d'user leurs lèvres sur un brode-
quin de femme ! Qui ne sait, d'ailleurs, que la plupart de ceux
qui traitent la femme en idole , ne l'accepteraient pas simple-
ment comme une égale ? C'est un des raffinements de l'orgueil
particulier à l'amour , que de s'humilier avec joie devant un être
auquel on se sait ou l'on se croit supérieur. On satisfait ainsi:
l'un des instincts les plus secrets de la passion et l'on obéit à ce
besoin inné d'adoration quand même qui gît au fond de nos âmes
misérables et dont le triste bilan est enfoui sous les ruines des
autels élevés successivement à des oignons, à des crocodiles, à
des cigognes, à des bœufs, à des chats, à des veaux d'or et, pour
comble ! a des hommes!