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140 DES INONDATIONS EN FRANCE. Quant aux habitations de l'homme, il est évident que le meilleur moyen est de les soustraire au fléau en les établissant sur des lieux inaccessibles aux inondations, et lorsque ces conditions ne peuvent être remplies, il faut faire des constructions en matériaux qui soient inattaquables par l'action des eaux, ainsi l'autorité vient de prendre à Lyon de sages mesures à cet égard. Enfin ces habitations doivent être protégées autant que possible par des travaux d'art qui les préservent en cas d'inondation, ou qui du moins les protègent. Quant à l'agriculture, les inondations si elles doivent lui causer certains dommages, peuvent-elles au moins être rendues moins préjudiciables, peuvent-elles même être utiles dans une certaine mesure ? Il est inutile de recommander au cultivateur d'introduire, dans les terrains sujets aux inondations, les cultures qui ont le moins à redouter ce fléau ; c'est avec une rare intelligence qu'il fait en général ce choix, et qu'il réserve pour des terrains moins exposés les cultures qui auraient plus à souffrir des inondations ; avec le système que nous conseillons, ces cultures de choix seraient abritées derrière les petites digues ou levées en terre, destinées à limiter les crues ordinaires, et ce ne serait que dans des inon- dations extraordinaires que ces levées de terre seraient débordées. Dans ce cas l'inondation pénétrerait dans ces terrains réservés, là il y aurait souffrance momentanée, mais à de rares époques. Toutefois ces désastres passagers, ne se produisant qu'à de longs intervalles, offriraient une large compensation lorsque les choses seraient bien disposées ; car on ne verrait plus les eaux faire irruption avec violence, et charriant dans leur rapidité des graviers, venir déposer des bancs de galets, qui transforment souvent une plaine fertile en une plage stérile ; ici les eaux dé- bordant avec régularité et lenteur derrière les levées en terre n'y déposeront qu'un limon précieux qui deviendra un riche en- grais ou un précieux amendement pour de longues années. Aujourd'hui ce précieux limon, emporté par la violence des courants, va trop souvent se perdre à la mer. Gardons nous donc désormais d'endiguer les rivières et les