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DES INONDATIONS EN FRANCE. 145 les causes artificielles ; les entreprises indues sur les cours d'eau: le rétrécissement démesuré dans le débouché des eaux. III. EFFETS DES INONDATIONS. Ici ce sont des terrains submergés où érodés par les courants, là des dépos de bancs de graviers, de sables, ailleurs du dépôt de limon. Tantôt par suite de terrains emportés, le lit s'élargit ou se déplace; parfois des champs fertiles deviennent un nouveau lit. Ailleurs les matières charriées par la violence des grandes crues, forment plus loin des dépôts, des exhaussements, etc. IV. REMÉDIER AUX EFFETS DES INONDATIONS. On ne peut em- pêcher les inondations, mais on doit chercher à les amoindrir, et surtout à tirer parti du mal inévitable. AMOINDRIR. Pour amoindrir, on doit employer deux modes principaux: 1° Retenir par tous les moyens possibles les eaux pluviales, d'abord pour qu'elles imbibent le sol plus profondément, puis pour qu'elles arrivent lentement et progressivement dans les grands cours d'eau. 2° Quand les grands cours d'eau sont gonflés par les pluies, donner une grande largeur à l'écoulement des eaux pour qu'elles perdent autant en hauteur et en rapidité. \° Pour retenir les eaux: il faut boiser, herber, enraciner le sol, de manière à ce qu'une végétation vigoureuse appropriée au climat, retienne les eaux pluviales , et favorise son infiltration dans les terres. Ainsi : boisement des terrains montagneux, ou dans les parties non boisées culture des végétaux utiles qui satisfont le mieux à ces conditions, ici l'administration publique aura une admirable initiative par l'introduction de primes impor- tantes (1 ) : Puis après avoir employé les encouragements nécessaires pour obtenir une culture appropriée au but,il faut aviser à de grands réservoirs analogues à des lacs partout où la configuration des bassins le permettra. C'est encore un puissant auxiliaire pour faire une réserve des eaux à ces époques de pluies diluviennes ou (1) On ne peut pas improviser le boisement de toute une contrée; mais ne pourrait-on pas établir des lignes horizontales d'arbres,d'arbustes, etc., qui feront une série de gradins par lesquels l'eau serait retenue sur la ligne de plus grande pente ? 10