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450 DE LA DÉCADENCE ROMAINE.
élever des coqs de très-haute taille , réservés pour ce spec-
tacle, qui avait un attrait d'autant plus grand, que les spec-
tateurs engagaient d'énormes paris et se ruinaient, au grand
préjudice des familles ; totum palrimonium , pignus aleœ,
gallinaceuspyctes abstulit. —Colum. vm. 2. —Plin. x. 25.
Les Anglais n'ont donc pas même la gloire d'avoir ima-
giné ces combats aléatoires. Je suis étonné que nos gentle-
man français , qui ont emprunté au sport un si grand nom-
bre d'usages ridicules et , entre autres, ces courses au
clocher, dans lesquelles de nobles coureurs risquent de
perdre stupidement leur fortune et leur vie, je suis étonné,
dis-je, que ces messieurs n'aient pas adopté ces combats de
coqs. Il est vrai que la Bourse , ouverte aux paris et au jeu,
est un dérivatif qui permet au cœur d'avoir des émotions , et
à l'esprit de méditer de savantes combinaisons. Cependant
cela n'empêche pas nos sportsman de paraître sur le turf, et
d'engager en paris des sommes considérables. Je le répète
donc : je ne comprends pas comment le beau monde n'a pas
admis les combats de coqs dans la liste de ses plaisirs.
Il suffirait que ce spectacle fût réputé bon genre, pour qu'on
dût le trouver excessivement intéressant. C'est encore un
progrès à accomplir.
Les habitants de Délos furent les premiers qui imaginèrent
d'engraisser des poules. L'usage en fut introduit a Rome de
toute antiquité ; car on retrouve des décrets somptuaires
édictés, onze ans avant la troisième guerre punique, les-
quels permettent de servir de simples poules , et défendent
celles qui auront été engraissées. Pour éluder la loi, on
imagina de nourrir de jeunes coqs avec des aliments imbibés
de lait, ce qui les rendait d'un goût beaucoup plus délicat;
mais, ainsi qu'on doit le penser, le luxe sut mettre à néant
les règlements somptuaires, et les volailles grasses reparu-
rent sur toutes les tables. L'art même progressa au point de