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484 DISCOURS I)E M. BOU1LLIER. traite de l'essence de la loi et de ses diverses espèces. Dans une analyse exacte et consciencieuse du Traité des Lois de saint Thomas, le candidat a montré une grande connaissance de son sujet. Mais, faute de connaître aussi bien les anciens, Platon, Aristote, Cicéron, qui ont été, en philosophie, les maîtres de saint Thomas , il a paru, en quelques endroits, exagérer un peu son originalité métaphysique. Toutefois, la Faculté n'a pas cru faire preuve d'une trop grande indulgence, ni abaisser le niveau du doctorat, qu'elle veut tenir égal a celui de Paris, en faisant bon accueil à ces deux thèses et en recevant docteur M. Maréchal. Le compte que j'ai a rendre de la Licence n'est malheureu- sement pas très-brillant. De cinq candidats qui se sont pré- sentés dans tout le cours de l'année , un seul, M. Bonnel, a été reçu. Grâce au récent décret qui a élevé et honoré davantage la position des anciens maîtres d'étude en leur imposant l'obligation d'obtenir ce grade en un temps déterminé, nous devons espérer à l'avenir un plus grand nombre de can- didats et de candidats plus heureux. Je m'étonne moins, sans doute, de ne pas voir se présenter a la licence ceux pour qui elle ne serait qu'un objet de luxe et non de première nécessité. Cependant, c'est un bon conseil a donner aux jeunes gens qui, après avoir été reçus bache- liers avec distinction, vont commencer l'étude du droit. Qu'à la licence en droit ils aient la noble ambition de joindre, au bout de leurs trois années de droit, la licence ès-lettres, et de cueillir deux palmes à la fois.Ils réussiront, s'ils y consa- crent seulement chaque jour quelques heures de loisir, et s'ils mettent à profit les cours, devenus pour eux obligatoires, de la Faculté des Lettres. Je leur donne l'assurance que ce sera un temps bien employé. Au milieu de cet affaiblissement général des études littéraires, quel avantage ne prendront-ils pas sur tous leurs rivaux dans l'art de bien penser et de