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           ÉTABLISSEMENT DE LA COMMUNE A L\ON.                439

 en diminuant les vexations des officiers de l'église, et en don-
 nant aux bourgeois certaines garanties dont ils voulaient bien
se contenter.
    Quarante ans s'étaient à peine écoulés depuis cette époque,
mais les abus n'avaient pas cessé, el à mesure qu'on s'éloi-
gnait du temps où le peuple avait menacé, on oubliait ses me-
 naces et on en était revenu à le mépriser comme auparavant.
    Cependant les bourgeois de Lyon, résolus de mettre défi-
nitivement un terme à cet état de choses, se disaient les uns
aux autres « que c'était grande honte que si noble cité se ren-
« dit sujette à des prêtres, desquels le métier est de dire
; leurs heures el de prier Dieu, sans se devoir mêler de la
<
république; » ils se ménagèrent l'appui des nobles de Bresse
et de Savoie pour le cas où l'on serait forcé d'en venir aux
mains. Ce cas ne tarda pas à se présenter ; car les chanoines (le
le siège archiépiscopal était alors vacant) inquiets des dispo-
sitions hostiles des bourgeois, avaient introduit dans leur cloî-
tre bon nombre de nobles de leurs parents el amis. Les plus
violents d'entre eux répétaient aux autres « que des gentils-
« hommes de bonne maison et qui appartenaient à tant de
« grands seigneurs, ne se devaient ainsi laisser amâtiner à
« des mercadants, el à celte vermine de populace, leurs su-
i jets ; que si ils se laissaient vaincre, cela leur redonderail à
f
< perpétuel déshonneur el reproche : qu'ils étaient procréés
 (
« de tant de vaillants hommes, qu'ils ne devaient commettre
« si grande faute que de dégénérer; d'ailleursqu'ils ne devaient
« ainsi laisser perdre les droits ecclésiastiques qu'ils avaient
« juré de maintenir et garder, et que si leurs devanciers ne
« les eussent maintenus et défendus, eux n'en eussent point
« trouvé; que la nature d'un peuple est de soi humilier quand
« il est bien vexé et foulé, et de s'élever et enorgueillir,
« quand le seigneur fait le doux et humain, »
    De tels discours que rapporte le bon historien Paradin, et