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                 LE G011RGUILL0N AU XIII e SIÈCLE.                       411

à la cathédrale. D'ailleurs, il y avait certainement entre les
hôtes du bas et du haut de la ville, un échange de visites, qui
faisait du Gourguillon la rue spécialement fréquentée par les
illustrations du moment.
   Parmi les hommes célèbres qui accompagnèrent le pape, on
distingua St-Bonaventure, une des lumières du concile, et qui
mourut pendant sa durée. Il fut inhumé dans l'église, qui de-
puis porte son nom (1).
   Les envoyés des Grecs, après un voyage maritime assez mal-
heureux, arrivèrent enfin à Lyon, où on les accueillit avec beau-
coup de magnificence. Le pape reçut dans le même temps une
ambassade de Tartares, demandant à faire alliance avec les
chrétiens contre les musulmans. Cette grande affluence d'étran-
gers dut laisser beaucoup d'argent dans la ville, et l'intérêt
bien entendu des bourgeois faisant une nécessité du bon ordre,
le concile accomplit tranquillement sa session. Le pape prononça
solennellement la réunion des deux églises (2) ; mais chacun
sait que cette proclamation ne fut suivie d'aucun effet. Les
Grecs et les Latins sont restés divisés. La conséquence de cette
division fut de laisser les premiers sans secours en face des
Mahométans victorieux, et aujourd'hui elle ne leur permet d'au-
   (1) La châsse qui renfermait le corps de saint Bonaventure était d'une
grande richesse. Elle disparut en 1562, à l'époque du pillage des églises
par les bandes du baron des Adrets. Celle qui contenait le chef du saint fut
sauvée par le courage du P. Gayette. Il refusa de découvrir le lieu où il
l'avait cachéf, et après avoir souffert pendant trois semaines les tortures de
la prison, il fut enfin massacré sur le Pont-de-Pierre et jeté dans la Saône.
(Hist. lit. Le P. Colonia).
   (2) « L'annonce de la réunion de l'Eglise grecque produisit dans Lyon
« une vive sensation         Jean Legris, curé de St-Pierre et St-Saturnin,
« en éprouva une telle joie , qu'il fonda à perpétuité deux processions aux
« fêtes de la Pentecôte , l'une à l'Ile Barbe, l'autre à la chapelle du Pont-
« du-Rhônc. Ces processions étaient suivies d'une distribution de pain aux
« pauvres, et d'une danse ouverte sous la feuillée par le curé et l'abbessc
« de St-Pierre. Le revenu de deux maisons fut affecté à la dépense de ces
« fêtes et de cette danse , qu'on remplaça plus tard par un feu d'artifice. »
( Hist. de Jjyon. Monfalcon , t. 1, p. 407),