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                   REST1F DE LA BUETOISÃŽSE.                   223

suffirait, pour les ramener à l'âge d'or, de quelques rhéteurs,
de bons vieillards et de repas en commun ; et il s'étonna de
voir la révolution luer les vieillards et les rhéteurs, même les
jeunes filles qu'il aimait tant et ne pas s'arrêter aux idylles de
Collol-d'Herbois et du cousin Jacques-
     Je m'aperçois, Monsieur, que je fais précisément ce que
je voulais éviter, un article au lieu d'une simple note. J'y
reviens, car en voulant entreprendre autre chose qu'un t r a -
vail de compilateur, je succomberais bien vile sous le fardeau
d'une dissertation sur la philosophie de l'histoire. Voici donc
 la liste des productions de Restif de la Bretonne.
     1° La Famille vertueuse ; ce fut son premier ouvrage, tiré
 à 2000 exemplaires en 1767, format in-18 ; l'orthographe
 bizarre dont se servit l'auteur, car il prétendait aussi au litre
 de réformateur en fait de grammaire, ce qui n'est pas le côlé
 le moins original de sa physionomie, l'orthographe fit tort à
la vente de ce roman, essai informe et dénué d'invention. Ce
 n'est pourtant pas une traduction de l'anglais, comme le titre
  l'indique, mais l'histoire véritable d'un négociant de Lyon.
     2° Lucile ou les Progrès de la Fertu, ouvrage très-libre
 qui parut en 1768 et fut payé trois louis à l'auteur.
     3° Le Pied de Fanchette parut la même année; on en fil
 une seconde édition en 1776. Ce roman eut du succès; c'était
  l'histoire d'une jeune marchande de la rue Saint-Denis.
 Fréron refusa de l'annoncer dans son journal parce qu'il le
  trouva trop lesle.
      4° La Confidence nécessaire, en 1769, réimprimé en 1778.
      5° La Fille naturelle en 1770, avec une seconde édition
  en 1774. Celui-ci fut Irès-loué par Fréron.
      6° La Femme infidèle, ouvrage d'une obscénité extrava-
  gante. L'auteur, sous des noms d'emprunt, se met en scène
  avec quelques personnages du temps. Grimod de la Reynière
  est désigné sous celui de M. de l'Elisée, parce que l'hôtel de