page suivante »
LA CHANSON DU KOSSIGNOL. A cette heure féconde en voluptés propices, Ou l'ombre éteint le bruit, Ma voix vient marier ses suaves délices Aux charmes de la nuit Les couples, échangeant des premières tendresses Les ineffables vœux, Dans mes accords émus retrouvent les ivresses De leurs chastes aveux. Et la vierge candide, en qui brûle de naître Un sentiment vainqueur, Sent un intime écho, dont frémit tout son être, Me répondre en son cœur L'extase la suspend a ma voix bien aimée, Car les trésors touchants D'harmonie et d'amour dont son âme est formée, Se fondent dans mes chants. Quand la nature, ainsi qu'une lyre infinie, Vibre avec volupté, Je fais planer ma voix, pur trésor d'harmonie, Sur l'orchestre enchanté ; Et, de tous les accords égarés dans l'espace, Et dans l'azur flottants, Ravi, je fais passer la douceur et la grâce Dans mon hymne au printemps. Mes chants ont un attrait dont la tendre énergie Subjugue et sait charmer;