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108 ORIGINES ET BASES ques; les inventaires des titres de propriétés d'un couvent ne sont pas même les annales de l'Eglise. On ne doit demander aux cartulaires que ce qu'ils peuvent donner; leur utilité n'est pas contestée, mais il ne faut ni l'exagérer, ni se méprendre sur son caractère. LePolyplique de l'abbé Irminon n'est aulre chose que le dénombrement des manses, des serfs et des reve- nus de l'Abbaye de Saint-Germain-des-Prés, sous le régne de Charlemagne ; c'est un manuscrit de peu d'étendue et fort endommagé par le temps. Toutefois, M. Guérard y a trouvé les matériaux d'un magnifique tableau de la condition des personnes et des terres en France, depuis les invasions des Barbares jusqu'à l'institution des Communes. Ce môme M. Guérard, dont la perle est si regrettable, a placé en tête du Carlulaire de l'église de Notre-Dame-de-Paris une préface qui est un savant ouvrage sur le régime intérieur de celte église, sur sa juridiction, ses privilèges, son personnel el les attributions de ses officiers. Il y a beaucoup à apprendre dans les cartulaires quand on sait y lire, je ne le nie point ; forlpeu utiles à l'histoire proprement dile, les Cartulaires d'Âinay el de Savigny/ je le proclame hautement, ont cependant leur genre de mérite. Les onze cenls chartes qu'ils ont recueillies contiennent une immense quantité de noms de lieux : on y trouve mentionnés le Pagus , V Ager, la Villa, et c'est avec ces indications que M. Aug. Bernard a composé une géogra- phie du Lyonnais au moyen-âge très-digne d'estime, bien qu'on ne doive pas lui demander une exactitude absolue. A défaut de documents certains sur les fails et sur le développe- ment des libertés et des intérêts, c'est bien quelque chose que la reconstitution de plusieurs centaines de Pagi eltfAgri. La géographie du moyen-âge n'est qu'une branche bien secon- daire de l'histoire, mais quand on n'a rien de mieux, il faui s'en contenter. Les variations des délimitations territoriales dans l'ancien Lyonnais ont été fréquentes, et elies se ratla-