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                          BIBLIOGRAPHIE.                          73

 l'époque ; puis le municipe ségusiave, comme pour réclamer en
faveur de la population primitive, était demeuré attaché'àla col-
line de Saint-Sébastien, où il conservait religieusement le bronze
qui lui rappelait la munificence de l'empereur Claude.
    Entre le municipe, la colonie et l'autel d'Auguste s'étendaient
des terrains vagues et marécageux, couverts, selon toute proba-
bilité, de broussailles et de cabanes de pêcheurs ; ce fut le berceau
du christianisme. Nous n'oserions pas dire, avec M. Martin Daus-
signy, que Pothin choisit la plus petite des îles du confluent,
nous n'en savons rien, et lui non plus ; peut-être n'y avait-il pas
d'île. Mais ce qui paraît plus certain, c'est que le temple d'Au-
guste n'était pas sur l'emplacement de Saint-Pierre ou de Saint-
Nizier, ainsi que M. Aug. Bernard s'évertue à le prouver avec des
efforts inouïs mais malheureux, il faut le dire ; car il n'a pour lui
ni tradition, ni raisons plausibles, ni étude suivie et raisonnée
des monuments et de la localité. De semblables questions ne se
traitent pas à vol d'oiseau ; il faut une suite d'observations mi-
nutieuses , un travail de rapprochements dont le fil ne se brise
point, et dont la concordance soit toujours rationnelle ; et c'est
parce que M. de Boissieu a réuni tous ces éléments, que-nous te-
nons, pour vraie et logique son opinion sur la position relative
des divers emplacements que nous venons de passer en revue.
    Tel était donc l'ensemble de Lugdunum , quand le vénérable
Pothin débarqua sur nos rives afin de porter le dernier coup aux
dieux de la vieille Borne. L'histoire de cette lutte héroïque est vi-
goureusement esquissée clans les premières pages qui ouvrent
cette dernière livraison. On y retrouve l'intéressant commentaire
de la Lettre des chrétiens de Lyon à leurs frères d'Asie et de
Phrygie. Vient ensuite un coup-d'œil rapide sur la proscription
qui suivit la défaite d'Albin, et dont la rigueur fut telle, qu'après
la mort de saint Irénée, la cause chrétienne sembla perdue. Une
apparence de mort couvre l'Église de Lyon, et c'est au bout d'un
siècle qu'on la voit de nouveau s'étendre et remplacer enfin le
paganisme vermoulu.
   Les inscriptions chrétiennes qui font le sujet de cet intéressant
travail remontent donc à peu près à l'époque dont nous venons