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               SOCIÉTÉ PROTECTRICE DES ANIMAUX.                    5»

gence. Il en est de même chez les animaux. On en rencontre qui
sont tellement méchants et entêtés, que les corrections corpo-
relles deviennent nécessaires. Dans ces circonstances, comme
dans un danger pressant, il est bien permis de se servir du fouet
et de l'éperon.
    Cet aperçu de la position que l'homme et l'animal occupent
dans la création, de la nature des relations qui existent entre eux,
vous fait pressentir quel est le but que nous nous proposons
d'atteindre ; c'est-à-dire que, dans sa conduite à l'égard des
animaux, l'homme conserve toujours son caractère à'être moral.
   Pour converger vers ce but, tous nos efforts doivent tendre à
empêcher les mauvais traitements que l'homme fait subir aux
animaux, même lorsqu'il s'y livre par colère, par impatience, par
stupidité plutôt que par méchanceté.
   Si nous parvenons à rendre ces brutalités moins fréquentes,
nous obtiendrons des résultats importants. Nous diminuerons le
nombre de ces cas d'abord, de tous ceux que nous empêcherons,
et ensuite de tous ceux qui auraient été la conséquence d'un
mauvais exemple. On peut remarquer que la colère est en quel-
que sorte contagieuse comme certaines affections nerveuses. Nous
devons, autant que possible, préserver les enfants de ces im-
pressions, et ne pas exciter leur curiosité par le spectacle d'ani-
maux se débattant dans les tortures. L'habitude de la douceur
à l'égard des animaux sera donc salutaire, non seulement dans
le temps actuel, mais surtout dans l'avenir.
   Si le temps et l'espace nous le permettaient aujourd'hui, nous
pourrions accumuler un grand nombre de faits qui démontre-
raient que les tyrans les plus féroces, les assassins qui ont exécuté
leurs crimes avec plaisir, avec un raffinement de barbarie ont,
dans leur enfance, trouvé la plus grande jouissance à torturer, à
égorger des animaux.
   Il ne faut pas confondre ce plaisir féroce avec l'habitude de faire
couler le sang des animaux, habitude inhérente à certaines pro-
fessions. Les statistiques judiciaires ne prouvent pas, par exem-
ple, que les bouchers fournissent plus de criminels que les autres
professions. On a même observé que, dans nos troubles ci-