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48 IMPROVISATION nous avant que son œuvre fût accomplie ; mais son œuvre lui survivra , el il en sera de son souvenir comme de son œuvre. Vous ne l'oublierez pas , car il n'oublia jamais ni vous ni son pays , et cette iidélité patriotique s'est transmise à des héritiers dignes de perpétuer et de féconder sa pensée. Après avoir fait remarquer le culle des Lyonnais pour la terre île leur berceau, pour ce pays de la charité, non moins remar- quable par les prodiges de son commerce que comme foyer des sciences, des lettres et des arts , l'orateur poursuit en ces termes .- Que dire de notre école des Beaux-Arts, où tant de professeurs sont restés des exemples , où tant d'élèves sont devenus de grands maîtres ! Quelle variété de succès, depuis les charmants tableaux d'intérieur qui signalèrent son premier caractère , jusqu'aux plus sévères conceptions de l'histoire qui ont fait l'honneur des exposilions nationales ; depuis la gracieuse couronne de fleurs élevée à la Hollande, jusqu'aux fresques monumentales , dont le pinceau de nos compatriotes a décoré les plus riches églises de la capitale ! Quelle jjart dans le mouvement imprimé aux arts par le siècle et le pays, »u moment où la France peut être appelée à saisir le sceptre qu'elle par- tage aujourd'hui avec les derniers maîtres de l'Italie ! Les lettres et les sciences n'ont-elles pas marché parmi vous du même pas que les arts ? Combien n'aurais-pas à signaler de progrès dans les unes, de découvertes dans les autres ? Combien j'aimerais à vous retracer tant de mérites si égaux par la science et l'éclat, si divers par le genre et l'origine ; tant de talents dont les uns n'eurent pas d'enfance, et les autres ne connaissent pas de déclin ! Mais ce fauteuil m'avertit de m'arréter. L'honneur de vous présider ne me permet pas déparier de vous. Je semblerais payer ma dette en acquittant celle de la vérité, et votre bienveillance unanime m'interdit de vous louer. Toutefois, notre piété peut librement honorer des mémoires contempo- raines déjà consacrées par le sceau de l'immortalité- Sans remonter au-delà du siècle, qtie de noms illustres légués par la cité à la gloire nationale ! Rappelons, sans prétendre les citer tous, Ballanche, le savant el modeste Ballanche , resté comme Mme Récamier fidèle au culte de Chateaubriand , comme si ces deux touchantes figures lyonnaises avaient voulu, par le con- traste de leur douce sérénité, apaiser cet ardent génie qui passa sa vie dans les orages et plaça sa tombe au milieu des tempêtes ; Dugas-Montbel, l'élé- gant traducteur d'Homère , qui représenta dignement la cité à l'Institut comme au Parlement ; Boissieu , Revoit, Richard , Orccl , fondateurs suc- • cessifs de notre Ecole de peinture , continuée avec tant d'éclat par les mai-