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 nous avant que son œuvre fût accomplie ; mais son œuvre lui survivra , el
 il en sera de son souvenir comme de son œuvre. Vous ne l'oublierez pas ,
 car il n'oublia jamais ni vous ni son pays , et cette iidélité patriotique s'est
 transmise à des héritiers dignes de perpétuer et de féconder sa pensée.
    Après avoir fait remarquer le culle des Lyonnais pour la terre
 île leur berceau, pour ce pays de la charité, non moins remar-
 quable par les prodiges de son commerce que comme foyer des
 sciences, des lettres et des arts , l'orateur poursuit en ces termes .-
   Que dire de notre école des Beaux-Arts, où tant de professeurs sont restés
des exemples , où tant d'élèves sont devenus de grands maîtres ! Quelle
variété de succès, depuis les charmants tableaux d'intérieur qui signalèrent
son premier caractère , jusqu'aux plus sévères conceptions de l'histoire qui
ont fait l'honneur des exposilions nationales ; depuis la gracieuse couronne
de fleurs élevée à la Hollande, jusqu'aux fresques monumentales , dont le
pinceau de nos compatriotes a décoré les plus riches églises de la capitale !
   Quelle jjart dans le mouvement imprimé aux arts par le siècle et le pays,
»u moment où la France peut être appelée à saisir le sceptre qu'elle par-
tage aujourd'hui avec les derniers maîtres de l'Italie !
   Les lettres et les sciences n'ont-elles pas marché parmi vous du même
pas que les arts ? Combien n'aurais-pas à signaler de progrès dans les unes,
de découvertes dans les autres ?
   Combien j'aimerais à vous retracer tant de mérites si égaux par la science
et l'éclat, si divers par le genre et l'origine ; tant de talents dont les uns
n'eurent pas d'enfance, et les autres ne connaissent pas de déclin ! Mais ce
fauteuil m'avertit de m'arréter. L'honneur de vous présider ne me permet
pas déparier de vous. Je semblerais payer ma dette en acquittant celle de
la vérité, et votre bienveillance unanime m'interdit de vous louer.
   Toutefois, notre piété peut librement honorer des mémoires contempo-
raines déjà consacrées par le sceau de l'immortalité-
   Sans remonter au-delà du siècle, qtie de noms illustres légués par la cité
à la gloire nationale !
    Rappelons, sans prétendre les citer tous, Ballanche, le savant el modeste
 Ballanche , resté comme Mme Récamier fidèle au culte de Chateaubriand ,
 comme si ces deux touchantes figures lyonnaises avaient voulu, par le con-
 traste de leur douce sérénité, apaiser cet ardent génie qui passa sa vie dans
 les orages et plaça sa tombe au milieu des tempêtes ; Dugas-Montbel, l'élé-
 gant traducteur d'Homère , qui représenta dignement la cité à l'Institut
 comme au Parlement ; Boissieu , Revoit, Richard , Orccl , fondateurs suc-
• cessifs de notre Ecole de peinture , continuée avec tant d'éclat par les mai-