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qu'il étudie. On dirait qu'il a pris pour devise ces mots du plus
grand poète de l'Allemagne. « Il faudrait tout connaître pour
connaître quelque chose. » Nous l'engageons à marcher avec
persévérance dans cette belle voie. Qu'il continue à dissiper
les nuages qui nous voilaient les causes réelles et en offraient
d'imaginaires à nos regards trompés; qu'il joue le rôle de cette
tutélaire divinité qui ouvrit les yeux du héros troyen à la
lumière véritable, et lui fit voir, au milieu des bataillons en-
nemis, Neptune, son grand trident à lamain, sapant el ébran-
lant les fondements d'Ilion et la déracinant tout entière, et
près des portes Scées, Junon ldchant la bride à toutes ses fu-
reurs et appelant les Grecs de leurs vaisseaux en brandissant
son glaive.
   Toutefois si nous abondons complélement dans le sens de
M.Reynaud pour ce qui est delà marche générale de son cours,
nous n'en saurions justifier l'esprit sous tous les rapports. En
parlant d'OEschyle et d'Euripide et dans plusieurs autres cir-
constances semblables, il a exalté avec transport les hommes
de foi et de croyance et montré beaucoup de dédain pour tout
ce qui ressemble de quelque manière au doute et au scepti-
cisme. Nous admirons comme lui les prodiges que la foi opère ;
nous croyons de toute notre ame qu'elle donne aux vo-
lontés de l'énergie el du nerf et qu'elle les rend capables de
transporter les montagnes. Les martyrs de diverses religions
n'ont rien souffert qui nous surprenne ni nous étonne. Placés
entre des maux passagers et une éternité de douleurs, entre
une félicité d'un jour et une béatitude sans fin, ils fonl la
chose du inonde la plus naturelle el se conforment aux règles
du plus simple bon sens en abandonnant leur corps à la hache
des bourreaux. 11 faudrait qu'ils fussent fous pour agir autre-
 ment, puisque les peines et les récompenses infinies d'une vie
future sont aussi certaines à leurs yeux que les peines el les
 récompenses finies de celle-ci. La foi ne saurait donc manquer