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492 qu'il étudie. On dirait qu'il a pris pour devise ces mots du plus grand poète de l'Allemagne. « Il faudrait tout connaître pour connaître quelque chose. » Nous l'engageons à marcher avec persévérance dans cette belle voie. Qu'il continue à dissiper les nuages qui nous voilaient les causes réelles et en offraient d'imaginaires à nos regards trompés; qu'il joue le rôle de cette tutélaire divinité qui ouvrit les yeux du héros troyen à la lumière véritable, et lui fit voir, au milieu des bataillons en- nemis, Neptune, son grand trident à lamain, sapant el ébran- lant les fondements d'Ilion et la déracinant tout entière, et près des portes Scées, Junon ldchant la bride à toutes ses fu- reurs et appelant les Grecs de leurs vaisseaux en brandissant son glaive. Toutefois si nous abondons complélement dans le sens de M.Reynaud pour ce qui est delà marche générale de son cours, nous n'en saurions justifier l'esprit sous tous les rapports. En parlant d'OEschyle et d'Euripide et dans plusieurs autres cir- constances semblables, il a exalté avec transport les hommes de foi et de croyance et montré beaucoup de dédain pour tout ce qui ressemble de quelque manière au doute et au scepti- cisme. Nous admirons comme lui les prodiges que la foi opère ; nous croyons de toute notre ame qu'elle donne aux vo- lontés de l'énergie el du nerf et qu'elle les rend capables de transporter les montagnes. Les martyrs de diverses religions n'ont rien souffert qui nous surprenne ni nous étonne. Placés entre des maux passagers et une éternité de douleurs, entre une félicité d'un jour et une béatitude sans fin, ils fonl la chose du inonde la plus naturelle el se conforment aux règles du plus simple bon sens en abandonnant leur corps à la hache des bourreaux. 11 faudrait qu'ils fussent fous pour agir autre- ment, puisque les peines et les récompenses infinies d'une vie future sont aussi certaines à leurs yeux que les peines el les récompenses finies de celle-ci. La foi ne saurait donc manquer