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 Sur la partie droite du tableau, on remarque un groupe de
 femmes fort habilement traité. Le talent qui éclate dans dif-
férentes portions du tableau de M. Frénet doit faire regretter
que le peintre se soit laissé égarer par un dangereux système,
et, au lieu de s'abandonner franchement à son inspiration
 naturelle, ait cherché à se jeter dans l'allégorie.
    Quant à l'application symbolique, nous ne savons de quoi
il faut le plus s'étonner, du choix des expressions, de l'esprit
de la rédaction, ou de la complaisance du livret à admettre le
tout. Si Messieurs les peintres mystiques prennent l'habitude
de nous octroyer ainsi leurs élucubrations littéraires, le livret,
en prenant la dimension d'un in-4", finira par être aussi in-
compréhensible que leurs tableaux.
    Le sainl-Jean de M. Bérard est une charmante étude pleine
de grâce naïve, exécutée avec autant d'esprit que de goût ;
les chairs ont un ton ferme qui convient bien à cette nature
un peu sauvage ; les cheveux abondants, incultes, sont traités
supérieurement ; toutes les parties de cette figure, étudiées
avec conscience, sont d'un dessin aussi spirituel que cor-
rect.
    Quant au tableau de M. Chavanne, l'Å“il ne peut saisir l'en-
semble de celte immense toile, supérieure, sans contredit, à
tout ce que nous connaissons de cet artiste ; on y rencontre
des figures étudiées consciencieusement, des tôles bien peintes
et une couleur harmonieuse. La lumière, qui nous semble
trop éparpillée dans l'intérêt du groupe principal aurait dû,
selon nous, en l'acceptant telle quelle, éclairer plus chaude-
ment les fonds qui sont d'une teinte un peu plombée. Nous
avons remarqué quelques draperies bien traitées ; l'architec-
ture et la perspective sont dignes de louanges ; la figure du
Saint est belle ; peut-être un peu moins d'éclat dans la couleur
des vêlements la ferait valoir davantage; ce serait, au reste,
l'affaire d'un glacis.