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SOS mixte. Le chant de Duprez qui emploie presque exclusive- ment le sombrer, se distingue moins par sa légèreté que par son caractère imposant et majestueux ; au contraire, Rubini, qui sait varier au suprême degré la part qu'il donne dans son chant à l'une ou ti l'autre espèce de voix, unit à ces qualités une flexibilité qu'il doit surtout à l'intervention de la voix blan- che. L'usage trop exclusif, trop prolongé du sombrer, ses exercices trop souvent répétés ont, en général, fréquemment pour conséquence l'altération de la voix elle-même. Après un excès de travail en ce genre, les artistes accusent une chaleur brûlante derrière le sternum, un resserrement pénible a la gorge. Persiste-t-on ? l'impuissance suit bientôt la fatigue, l'épuisement des organes survient, suivant l'expression vul- gaire, d'une manière rapide. De ces observations rigoureuses, MM. Pétrequin et Diday ont tiré les conclusions suivantes qu'un grand exemple est venu malheureusement confirmer : « La voix sombrèe souvent exercée et donnée sans mélange, n'a qu'une durée très limitée. » Les accidents généraux aux- quels elle peut donner naissance sont complexes: à la suite d'un passage où le chant a été soutenu, ou lorsqu'une note très aiguë a été donnée, le visage se colore, s'injecte fortement, les veines jugulaires se gonflent, les gestes les plus violents té- moignent de l'énergie de l'effort qui a été nécessaire. Il a fallu accumuler beaucoup d'air dans la poitrine, le chasser vigou- reusement et sans interruption vers une ouverture rétrécie ou presque oblitérée. Il a fallu, primitivement, accumuler dans les poumons une masse d'air plus considérable que dans la respiration naturelle, de là un obstacle à la circulation, un trouble momentané dans le cours du sang: delà aussi une fatigue excessive, un malaise immédiat qui finit a la longue par déterminer des engorgements des systèmes capillaires, des lésions viscérales plus ou moins profondes, à des degrés divers. 20