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                            SOYECOURT.
Profane, taisez-vous. Ah! la chasse est un art...
Un art !... il a sa langue et son génie à part ;
Ses usages, ses mœurs, ignorés du vulgaire.
C'est un apprentissage au métier de la guerre,
Ecole de courage et de mâle vigueur,
Seul travail sans dégoût, seul plaisir sans langueur.
S'élancer au signal des fanfares bruyantes,
A la voix des piqueurs, des meutes aboyantes,
Et dans ce brouhaha de cors, de cris, avoir
L'Å“il et l'oreille au guet, tout entendre, tout voir...
Oh ! ce n'est pas un jeu ! C'est un métier d'audace,
De génie et d'instinct, vrai Dieu ! Vive la chasse !
Fanfare ! et mon cheval tressaille et dit : Allons !
M'emporte à travers champs, bois, collines, vallons ;
Sur les pas de la meute il s'attache à la voie,
Ecoute tous les bruits que l'écho nous renvoie,
Ouvre à tout vent qui court ses humides naseaux,
Perce dans les taillis, s'élance dans les eaux,
Et du cerf aux abois quand sonne la défaite,
Arrive à l'hallali comme roi de la fête.

                      SCÈNE III.
                   LES MÊMES, MOLIÈRE.
             SOYECOUBT, sans voir Molière.
A la mort-chiens ! ha-hai ! ce sont des cris cela !
Et non pas ba la chou, ba la ba ba la da !
  (Apercevant   Molière).
Ah ! que je vous embrasse, et vous embrasse encore,
Mon cher Monsieur Molière !
                            MOLIÈRE.
                                     En vérité, j'ignore
A quel propos...
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