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 liberté des opinions religieuses; In des imprimeurs italiens ^i i
qui conviaient les csprils à l'étude de l'antiquité. Le sol où
 tombaient toutes ces semences parut aussitôt fécond ; on peut
juger, par les vers de Clément Marol, quels étaient les plai-
sirs qu'il rencontrait dans celte ville, dont les femmes mêmes
savaient les langues antiques et cultivaient la poésie avec
succès.
    Sous le régie de François I er , un libraire de Lyon eut l'idée
de rajeunir les publications de la Danse Macabre, qui, à la
fin du siècle précédent, avaient fait la fortune des libraires de
Paris, et qui, sous le règne de Louis Xll, avaient aussi com-
mencé à occuper les presses de la province. En cherchant à
les accommoder au goût de son siècle, il écarta l'idée gothi-
que du Branle des Morts; il donna à son livre un titre qui
indiquait suffisamment l'esprit nouveau dans lequel il l'avait
conçu : « LES SIMULACIIRES ET HISTORIÉES FACES DE LA MORT,
« AUTANT ÉLÉGAMMENT POURTRAICTKS, QUE ARTIFICIELLEMENT
« IMAGINÉES. » Ces mots choisis dans le vocabulaire classique,
ces inversions qui rappellent la syntaxe des langues anciennes,
ces balancements qui imitent le mouvement des périodes, di-

  ( i) Les anciennes publications îles presses lyonnaises sonl devenues de \é-
ritahles raretés. A L y o n , deux hommes qui confondent dans leurs aifeelions
leur cité et les lettres, M. Coste et M. Cailliava, ont rassemblé à grands Irais
un grand nombre de ces livres précieux. Je prie M. (iailhava, qui a bien
voulu me faire donner communication de la première édition des Shmdachvc*
de la Mort d'Holbein, de recevoir mes remerchnents bien vifs. Dans \\n temps
où il est devenu presque impossible de se servir des bibliothèques qui sonl de-,
linées à l'usage du pnhlie, on ne saurait trop apprécier le bonheur de pouvoi;
profiter des collections particulières qui seules remplacent sérieusement pour
nous les bibliothèques des anciennes communautés. M . Cailliava a ajouté lui
même aux richesses de la typographie lyonnaise en publiani, a\ee beaucoup
de luxe et (h* goût, un tnanuseril historié de la bibliothèque de sa ville, oon
lenanl sous le titre : I>c tritiilius i'niiiàtr,   un poème îalin sur les guéries r e b -
gieuses du xvi'1 siècle.