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    Les deux femmes en travestissement du siècle dernier, de
M. Serrur, rival de Dubutfe, sont de la peinture luisante et
lisse comme une porcelaine de Sèvres, dont elles ont tout le
maniéré; la meilleure critique qu'on puisse faire de ces deux
figures, c'est que le masque que lient l'une d'elles et la car-
nation des chairs se ressemblent beaucoup.
   Le retour du Marin. Comme ce tableau est désert malgré
tous ses personnages ! C'est qu'aucun n'a la vie ; pas un ne
pourrait se tenir sur ses jambes, s'il venait à s'animer •
tous sont droits, raides, sans expression; hommes, femmes,
enfants, tous posent, et chacun pose pour son compte; rien
ne se lie; après avoir regardé ce lableau, on arrive à penser
que l'artiste peut bien avoir des caprices, mais pas une volon-
té. Au reste, M. Duval-Lecamus poursuit un genre de
succès qu'il obtient, et qui lui suffit.
   Une faculté qui a manqué jusqu'ici à M. Lépaulle, et qui,
sans doute, lui manquera toujours, c'est la distinction, cet
accompagnement indispensable du beau. La distinction est la
toilette de la forme et de la pensée. M. Lépaulle a beau écrire
au-dessous de ses ouvrages : Portrait de la marquise A.
Portrait de la comtesse B., ses comtesses et ses marquises
ont toujours l'air de fieffées griseltes. Que si son pinceau des-
cend à portraire une Joueuse de Mandoline, il rendra très
cavalièrement les salins, les velours, mais tous ces atours
auront l'air d'avoir été achetés au Temple. Quanta celle qui
les porte, c'est un masque qui fait une jolie grimace; ses bras
sont de gros tubes de verre remplis d'une p.lte amidonnée,
légèrement veinée d'azur; les mains, un système de cinq
morceaux de chair contournés, accidentellement noueux aux
phalanges; l'ensemble a l'aspect de l'étain, de l'agathe, de la
nacre, du taffetas, de quelque chose de dur et pourtant de
fluide qui, étendu sur la toile, et balayé légèrement au blai-
reau, produit cet effel auquel M. Lépaulle a dû sa réputation