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 tique voulant réglementer jusqu'aux appétits de ses sujets, et
surtout ne voulant pas perdre son or, ne savait où donner de
la tête. C est ce qui ressort des avis opposés de ses minis-
 tres.
    Les autorités de Canton consultées en 1832 répondirent:
 « Les vagabonds qui, au détriment de leur santé et de leur
vie, fument l'opium et ne veulent écouler aucun conseil, ne mé-
ritent aussi aucune pitié. Mais la perte d'argent est considéra-
ble et sous ce rapport le mal est grand. » Ils terminent, après
avoir discuté les mesures proposées, en disant qu'ils nt savent
quel conseil donner et ne connaissent aucun moyen exécu-
table.
    Heu-Naelse, autrefois gouverneur de Canton et vice-pré-
sident du collège des sacrifices, dit dans son rapport : « Plus
la défense sera sévère, et plus le mal s'étendra. Sous le règne
de Kieu-Lung, l'opium, admis en payant un droit modéré,
était échangé contre le thé et d'autres marchandises. Depuis
la prohibition, on ne peut plus faire cet échange; on
Tacheté secrètement et on le paye argent comptant. Autre-
fois les étrangers apportaient leur argent en Chine, et c'était
la source de notre richesse, maintenant ils n'en apportent
plus, mais exportent le nôtre ; de manière que le Tuel d'ar-
gent pur, qui valait autrefois 1000 livres, en vaut aujour-
d'hui 1200 à 1300. 11 en résulte que tous les régisseurs du
sel sont ruinés, car on paie le sel en monnaie, et eux payent
au trésor en lingots.
    « On propose de cesser tout commerce avec l'étranger,
pour couper le mal dans sa racine. Certainement la dynastie
peut se passer des quelques millions que rapportent les doua-
nes. Mais, depuis 1000 ans, les peuples de l'Occident ont
trouvé ce marché ouvert, les Anglais seuls sont les marchands
d'opium, il serait injuste de repousser tous les autres pour se
débarrasser de ces derniers. Combien de cent mille hommes