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sur la côte ne vivent que par le commerce? Que deviendront-
ils '? Les vaisseaux barbares pourront mouiller vers quelqu'île
où ils se rencontreront avec les bâtiments chinois, et il sera
impossible d'empôcher ce commerce. On pourra détruire le
commerce de Canton, mais non la contrebande !
    « On attribue f introduction de l'opium à la négligence
des fonctionnaires. Sans aucun doute, les subalternes se lais-
sent corrompre; et la somme d'argent est d'autant plus
grande que la punition est plus forte et la loi plus sévère. La
rigueur des autorités supérieures n'y peut rien; elle n'a fait
que transporter sur l'île de Lintin le commerce d'opium qui
avait lieu à Macao. Des canots armés, des écrevisses rapides
et de légers dragons, ainsi qu'on les appelle, remontent le
fleuve, et les gardes-douaniers reçoivent de l'argent. S'ils
veulent saisir un contrebandier, ils rencontrent une résistance
désespérée. Le dernier gouverneur ne s'est pas abstenu de
mesures de rigueur et d'exemples propres à effrayer, mais il
n'a pu réprimer la contrebande. Chez le peuple, la crainte de
la loi n'est pas si puissante que l'amour du gain. Des ban-
dits se font passer pour des gardes-douaniers, et sous ce mas-
que pillent les barques. Tous ces maux sont le résultat de
l'édit qui inflige des punitions.
     « Quant aux fumeurs d'opium, on trouvera toujours quo
ce sont des fainéants, des vauriens qui ne méritent aucun
égard, pas môme le mépris. Si on rencontre de ces fumeurs
qui atteignent un certain âge, ils ne deviennent cependant
jamais aussi vieux que les autres. Mais de nouvelles naissan-
ces augmentent la population de l'Empire, et on ne doit pas
craindre une diminution. Au contraire, on ne saurait trop
 tôt et trop sérieusement prendre des précautions contre l'ex-
portation de l'argent et la diminution de notre richesse.
     « Puisque nous ne pouvons complètement fermer nos
ports, et que les prohibitions restent sans effet, nous n'avons