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42 sur la côte ne vivent que par le commerce? Que deviendront- ils '? Les vaisseaux barbares pourront mouiller vers quelqu'île où ils se rencontreront avec les bâtiments chinois, et il sera impossible d'empôcher ce commerce. On pourra détruire le commerce de Canton, mais non la contrebande ! « On attribue f introduction de l'opium à la négligence des fonctionnaires. Sans aucun doute, les subalternes se lais- sent corrompre; et la somme d'argent est d'autant plus grande que la punition est plus forte et la loi plus sévère. La rigueur des autorités supérieures n'y peut rien; elle n'a fait que transporter sur l'île de Lintin le commerce d'opium qui avait lieu à Macao. Des canots armés, des écrevisses rapides et de légers dragons, ainsi qu'on les appelle, remontent le fleuve, et les gardes-douaniers reçoivent de l'argent. S'ils veulent saisir un contrebandier, ils rencontrent une résistance désespérée. Le dernier gouverneur ne s'est pas abstenu de mesures de rigueur et d'exemples propres à effrayer, mais il n'a pu réprimer la contrebande. Chez le peuple, la crainte de la loi n'est pas si puissante que l'amour du gain. Des ban- dits se font passer pour des gardes-douaniers, et sous ce mas- que pillent les barques. Tous ces maux sont le résultat de l'édit qui inflige des punitions. « Quant aux fumeurs d'opium, on trouvera toujours quo ce sont des fainéants, des vauriens qui ne méritent aucun égard, pas môme le mépris. Si on rencontre de ces fumeurs qui atteignent un certain âge, ils ne deviennent cependant jamais aussi vieux que les autres. Mais de nouvelles naissan- ces augmentent la population de l'Empire, et on ne doit pas craindre une diminution. Au contraire, on ne saurait trop tôt et trop sérieusement prendre des précautions contre l'ex- portation de l'argent et la diminution de notre richesse. « Puisque nous ne pouvons complètement fermer nos ports, et que les prohibitions restent sans effet, nous n'avons