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16 Oc Milan ne sonl qu'un résumé des plus importantes nouvelles du dehors et de l'intérieur. Pas de discussion de principes; il n'y a pas lieu avec le genre de censure qui existe. Le feuille- ton, quand il se montre, n'a pas un champ beaucoup plus vaste et plus fécond. Mais, par exemple, sur les arts, sur la musique, sur la poésie, questions dans lesquelles il ne risque pas de se heurter à la politique, on le voit prendre ses aises avec toute l'abondance de ces superlatifs et de ces formes lau- dalives que la langue italienne prodigue sans réserve. II faut lire les petites feuilles littéraires de Rome, quand elles rendent compte d'une séance de l'Académie tibérine, qu'elles louent le sonnet de celui-ci et l'ode de celui-là . Le calme heureux dans lequel Florence vit aujourd'hui sous la domination du grand Duc permettrait aux lettres de se développer avec force et dignité, si le Florentin ne se laissait trop aller à son existence molle et facile. II y a là de riches dépôts littéraires, et quelques hommes dont le nom a dépassé depuis longtemps les frontières de la Toscane. Le poète tra- gique Niccolini, l'historien Micali, de Livourne, résident tous deux à Florence. Le célèbre Rosellini, de l'Université de Pise, continue son grand ouvrage in-folio sur les hiéroglyphes égyptiens, et le duc de Toscane appelle dans cette université ceux des exilés italiens qui peuvent lui donner quelque lustre par leur science et leurs travaux. Malgré son état de marasme et de découragement, l'Italie nourrit encore un grand nombre d'ames élevées et fortes, qui rêvent la gloire de leur pays, et cherchent à jeter au moins sur sa tête cette brillante auréole, faute de pouvoir lui rendre son indépendance. La Lombardie, cette belle province où l'on ne peut faire un pas sans trouver des souvenirs de nos ar- mées,se lient immobile et indignée sous le joug de l'Autriche, Elle est esclave, mais esclave toujours frémissante : Servi siam s'i, ma serri orjnor fremcnli.