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 Oc Milan ne sonl qu'un résumé des plus importantes nouvelles
 du dehors et de l'intérieur. Pas de discussion de principes; il
 n'y a pas lieu avec le genre de censure qui existe. Le feuille-
 ton, quand il se montre, n'a pas un champ beaucoup plus
 vaste et plus fécond. Mais, par exemple, sur les arts, sur la
 musique, sur la poésie, questions dans lesquelles il ne risque
 pas de se heurter à la politique, on le voit prendre ses aises
 avec toute l'abondance de ces superlatifs et de ces formes lau-
 dalives que la langue italienne prodigue sans réserve. II faut
 lire les petites feuilles littéraires de Rome, quand elles rendent
 compte d'une séance de l'Académie tibérine, qu'elles louent le
 sonnet de celui-ci et l'ode de celui-là.
    Le calme heureux dans lequel Florence vit aujourd'hui sous
la domination du grand Duc permettrait aux lettres de se
 développer avec force et dignité, si le Florentin ne se laissait
 trop aller à son existence molle et facile. II y a là de riches
dépôts littéraires, et quelques hommes dont le nom a dépassé
depuis longtemps les frontières de la Toscane. Le poète tra-
gique Niccolini, l'historien Micali, de Livourne, résident
tous deux à Florence. Le célèbre Rosellini, de l'Université de
Pise, continue son grand ouvrage in-folio sur les hiéroglyphes
égyptiens, et le duc de Toscane appelle dans cette université
ceux des exilés italiens qui peuvent lui donner quelque lustre
par leur science et leurs travaux.
    Malgré son état de marasme et de découragement, l'Italie
nourrit encore un grand nombre d'ames élevées et fortes, qui
rêvent la gloire de leur pays, et cherchent à jeter au moins
sur sa tête cette brillante auréole, faute de pouvoir lui rendre
son indépendance. La Lombardie, cette belle province où l'on
ne peut faire un pas sans trouver des souvenirs de nos ar-
mées,se lient immobile et indignée sous le joug de l'Autriche,
Elle est esclave, mais esclave toujours frémissante :
             Servi siam s'i, ma serri orjnor fremcnli.