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17 Pourvu qu'elle arrive à distraire le Lombard, et à tuer chez lui toute préoccupation politique, peu importe à la catholique A u- triche si elle énerve et démoralise ce peuple. La Lombardie n'en est pas moins proclamée heureuse (Langobardia fdi.r , par l'inscription qu'on a gravée sur l'arc de triomphe du Sim- plon, magnifique monument commencé en l'honneur de Bonaparte, et élevé à François 11, restaurateur de la pai\. Ce ne sont pas les guerres ni les envahissements de Nape- léon qui plaisaient au Lombard; s'il n'aime pas voir dans ses villes, sur ses places , dans ses rues, à ses côtés le pesant soldat de l'Autriche, il préfère encore cette domination calme et silencieuse à la vanterie cl h l'esprit remuant du Français. Quand donc nous faisons de la liberté pour le compte des Ita- liens, il faut songer qu'ils nous accepteraient bien comme libérateurs, mais pas du tout comme dominateurs. Servitude pour servitude, mieux vaut encore pour eux ce qu'ils ont. Milan, qui fut toujours disputé par la conquête, et qui fut plusieurs fois capitale de royaume, est une ville d'aspect tout français. Son Dôme se couvre encore d'une forêt de sl;;- ( a es de marbre, et c'est sur son toit qu'il est plus curieuv à voir; mais ce luxe ne fait pas oublier que la voûte n'csl qu'une voûte peinte. Lorsqu'on a admiré cette splendide ca- thédrale, il faut visiter surtout deux ou trois églises qui g a i - dent quelques restes d'antiquité chrétienne, et dont l'une rappelle ie grand souvenir de saint Ambroise. Centre d'a:!ministr;Hion polilique, avec une ombre de vice-roi, Milan s'est fait centre littéraire. Nulle part, en Italie, si ce n'est à Florence, et à Turin plus encore, il ne parait autant de publications utiles et variées. C'est à Milan que réside Manzoni, l'auleur des Fiancés. L'illustre écrivain se renferme depuis assez longtemps dans un sanc-^ tuaire presque inaccessible. Les susceptibilités de la police «ulrkhienne et les bavardages des journalistes français en