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Faculté des l e l l r e s , et voici en quels termes il les a poétique- ment développées : «La philosophie, armée du llambeau de la vérité, répand sur tous les travaux la lumière d'une appréciation sage et raisonnée ; elle impose aux élans de l'imagination les règles du j u g e m e n t ; elle classe la pensée, épure le goût avec la critique et consacre par l'analyse l'intelligence du bon et du vrai. «L'histoire, cette étude si pleine d'attraits, ce tableau vivant du passé, d é - roulera ses hautes et sévères leçons : elle nous apprend par quelle suite de révolutions s'enchaînent les différents âges du m o n d e , par quelle lutte de passions, d'intérêts, d'ambitions diverses en sont marquées toutes les phases ; elle évoque avec leurs mœurs et leurs coutumes les générations qui ne sont plus ; elle fait voir à nu par quelles plaies fut de tout temps rongé le corps social, par quelle mobile s'élèvent les hommes et les nations, par quelles causes s'abîment et disparaissent les empires, et, dans ce dédale de faits dont chacun porte son enseignement, elle nouscouduit, à travers le monde régénéré tant de fois, jusqu'à notre époque si fière de ses conquêtes et si jalouse de mettre à profit l'expérience de ses devanciers. L'histoire de noire pays devait être l'objet d'une attention spéciale; trop négligée jusqu'à ce jour, il est temps qu'elle sorte enfin d'un fâcheux oubli, et si ses matériaux epars à tant de sources recommandables attendent encore une main digne de les rassembler, nous en pourrons du moins saisir la couleur et les traits principaux. « Si la philosophie est le guide obligé de l'histoire, la littérature ne s'y lie pas d'une manière moins intime. C'est aux lettres en effet que nous devons de retrouver après tant de siècles la physionomie des peuples éteints. « L'antiquité nous offre à cet égard leurs plus beaux modèles et la Grèce a droit, la première, à ce culte classique qui lui fut toujours rendu. Jamais la philosophie ne fut plus féconde en théories brillantes, ses écoles plus nom- breuses, plus variées ; ses historiens, égarés souvent par d'ingénieux menson- ges, ont cependant laissé des chefs-d'œuvre et plus d'une page encore sai- sissante par la naïveté du r é c i t ; l'éloquence tribunitienne cite avec un juste orgueil le grand nom de Démosthènes ; les jeux scéniques, Euripide et Sopho- cle ; et la poésie de tous les âges s'incline encore aux pieds d'Homère, devant le roi de l'épopée. C'était doue par l'histoire de la littérature grecque que devait commencer notre initiation aux beautés des lettres anciennes. La lit- térature nationale ne mérite pas moins d'honneur : c'est à M. le doyen de la faculté qu'a été confiée l'exploitation de cette mine si féconde eu chefs-d'œu- vres; en suivant ses leçons, en l'entendant répéter tant de noms qui sont noire gloire, vous comprendrez quel puissant intérêt s'y rattache; vous re-