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gnée, si elle fût tombée sous leurs mains ; je la trouve dans
un des derniers feuillets de l'exemplaire annoté par le sa-
vant jésuite, de son Eloge historique de Lyon , apparte-
nant à la bibliothèque de cette ville.
Voici donc ce que nous dit le P. Menestrier :
« La fontaine de Cholan sur laquelle Paradin a fait des
conjectures assez mal fondées quand il la nomme Fons
siloë, et veut que ce soient les Juifs qui lui ayent donné
ce n o m , se doit plutôt attribuer à Silanus , puisqu'il est
constant que ce fut à luy aussi bien qu'à Plancus et à Lé-
pide que le Sénat ordonna de bâtir une ville à ceux de
Vienne. ïl falloit donc qu'il fut ici aussi bien que les deux
autres. Silanus avoit donc son camp en cet endroit où,
du temps de Henri II , il y avoit un hameau nommé Cho-
lan au-dessus de cette fontaine. » — Voyez sur la ques-
tion de savoir si Plancus, Lépide et Silanus peuvent être
considérés comme les fondateurs de Lyon, 1' Hist. con-
sulaire du P. Menestrier , pag. 46 et 87.
U N PROVERBE LYONNAIS.-—«On dit en proverbe à Lyon :
Tu nas gin d'émo, vas en cherchi à Trévoux, pour
dire : Tu n'as point d'esprit, parceque l'on y vend de
deux manières les denrées, au poids ou à l'estime; ce que
Ton dit à Paris à la main, et à Lyon à l'êmo, en vul-
gaire et langage du peuple. Or la monnoie de Trévoux
se marquoit autrefois à Y M. a. cause de la Maison Bourbon-
Monpensier, à qui étoit cette souveraineté ; et comme on
y faisoit quantité de liards marquez de cette sorte, qui
avoient cours à Lyon, de là vient le proverbe qui est une
véritable énigme, parcequ'il est entendu de peu de gens."