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rait-on pas pu , par exemple, adoucir le confinement solitaire
par quelques heures de réunion, pendant lesquelles le si-
lence serait encore ordonné pour entendre quelques lectures
ou quelques instructions, et comme récompense à ceux qui
donneraient quelques espérances sérieuses de retour à de
bons sentiments , la liberté de s'entreteuir en petit nombre
sous la surveillance d'un gardien. — C'est peut-être un essai
à tenter.
   Quant aux corporations religieuses, elles portent avec elles
debonset de mauvais fruits; s'il faut s'en servir, ce n'est qu'avec
prudence et discernement. Nous concevons, que dans un siècle
comme le nôtre, on n'ose demander aux hommes du monde
un dévoûment semblable à celui qu'inspire aux frères et aux
sœurs l'égoïsme de l'autre vie , nous concevons encore qu'a-
vec les éléments qui nous entourent, la commission des pri-
sons se soit vue forcée de recourir , pour une mission essen-
tielle et qui exigeait une grande abnégation, à une corpora-
tion religieuse. Mais en subissant ce qu'elle regardait comme
une nécessité , elle a dû se prémunir d'avance contre l'esprit
d'empiétement qui anime le clergé, et s'être bien assuré
qu'elle resterait toujours maîtresse. L'administration des hô-
pitaux a tellement senti la vérité de cette assertion , qu'elle a
toujours voulu tenir sous sa dépendance les sœurs et les
frères chargés du service. Nous désirons qu'un jour cet
élément, que l'on regarde comme un auxiliaire puissant,
ne devienne pas un obstacle invincible à toute amélioration.
   Du reste , nous ne pouvons nous empêcher de rendre j u s -
tice aux sentiments éclairés de philantropie sur lesquels
s'appuie M. le Rapporteur de la Commission des prisons. Son
ouvrage r e m a r q u a b l e , écrit avec la chaleur et la conviction
d'un homme qui croit d'autant plus à l'utilité de son œuvre
 qu'elle a été consciencieusement élaborée, est rempli d'obser-
 vations intéressantes et de considérations élevées.

                                                        C. B.